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Womanhood : des portraits de femmes qui brisent les tabous et font du bien à l’âme
Crédit: Cassandra Cacheiro et Sara Hini pour Womanhood

C'était un matin gris d'avril. On ne se connaissait pas. Pourtant, j'étais nue devant elle et sa caméra. Elle était timide, mais me rendait incroyablement à l'aise. Moment magique. Je me suis ouverte à elle, et on a fait du beau. C'est comme ça que j'ai rencontré Cassandra Cacheiro.

Sans se considérer comme une photographe professionnelle, Cassandra photographiait des femmes depuis presque deux ans. J'aimais la douce vérité de son travail et son amour pour la diversité des corps. C'est grâce à ce qu'elle fait que j'ai découvert Sara Hini et AYE MAG, véritable mine d'art d'ici et d'ailleurs. Sara cofondait AYE MAG il y a quelques années, car elle ne trouvait nulle part le contenu artistique qu'elle désirait trouver à Montréal. Résultat : une magnifique diversité artistique.

Depuis longtemps, elle avait envie d'y créer une série sur les tabous féminins. Lors d'une soirée arrosée, elle a rencontré Cassandra et ce fut le coup de cœur artistique. Avec un lendemain de veille et des étoiles plein la tête naissait Womanhood.

 

Womanhood : l'état d'être femme. Dans toute sa grandeur, toute sa complexité. Des femmes en collectivité.

L'idée de base du projet était d'aborder des tabous spécifiques à travers des photos de femmes. Menstruations, pilosité, sexualité, diversité corporelle, tout était très catégorisé. Sur le terrain, c'était plus complexe. Les filles ont réalisé que c'était une erreur de mettre les femmes dans des petites boîtes. Elles voulaient réaliser des portraits de femmes authentiques et diversifiés. C'est ce qu'elles ont fait. Résultat : de la magie sur pellicule et une expérience humaine à couper le souffle.

Une vingtaine de femmes entre 19 et 35 ans se sont dénudées devant leur caméra. Des femmes avec des corps et des backgrounds divers. Des mères, des femmes trans, des femmes queer, des étudiantes, des travailleuses. Des femmes fortes et belles de leur singularité. Tellement que Sara et Cassandra se sont dites profondément touchées par le projet. Un shoot les a particulièrement jetées par terre; elles ont rencontré une jeune femme en rémission d'un cancer. Elle était éblouissante de vérité. Durant le shooting, elle s'est même injecté ses médicaments. C'est dire jusqu'où les deux photographes ont pu entrer dans l'intimité des femmes photographiées.

En plus des photos, les portraits présentent aussi des textes. Raconter l'histoire des femmes rencontrées. Des récits touchants qui abordent des sujets trop tabous de notre société. Les humains photographiés parlent d'identité de genre, d'avortement, de maladies physiques et mentales avec une vérité désarmante.

D'ici le printemps, Womanhood présentera un portrait par semaine sur AYE MAG. Par contre, ce n'est que le début. Les deux amies sont toujours à la recherche de femmes à photographier. Elles aimeraient notamment aborder le sujet du vieillissement du corps. Leurs têtes sont remplies d'idées lumineuses pour leur bébé-projet. Une exposition? Une publication? Tant d'idées qui fourmillent.

Une chose est sûre : on n’a pas fini d'entendre parler du projet!

Longue vie à Womanhood!

P.-S. : Les photos de cet article seront publiées exclusivement sur TPL, eeeek!
 

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