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Avoir 30 ans, loin de ses amies

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Avoir 30 ans, loin de ses amies
Crédit: Dark Moon Pictures/Shutterstock

J’ai eu 30 ans récemment. Ça va, je survis au choc. Je me fais doucement à l’idée. Le passage demeure quand même symbolique. J’ai quitté l’enfance pour de bon. Je dois penser à mon plan de match et mes objectifs pour la prochaine décennie. J’en profite pour faire mes adieux à la vingtaine et en faire le bilan.
 
Un des changements qui m’a le plus marquée en vieillissant, c’est l’éclatement de mon cercle d’amies. J’ai toujours privilégié la qualité par rapport à la quantité en amitié, alors je ne parle pas tant d’un éclatement au sens numérique, mais plutôt d’un éparpillement géographique.
 
J’ai quand même connu un contexte particulier. J’ai fait ma maîtrise à McGill dans un tout petit programme contingenté constitué presque exclusivement de filles. Les études étaient intenses et exigeantes. Mes collègues de classe étaient en majorité originaires d’une autre province canadienne. Plusieurs n’avaient donc pas de famille ni beaucoup d’amis à Montréal.
 
Pendant ces deux années dans la vieille maison victorienne poussiéreuse de l’avenue des Pins qui nous servait de pavillon privé, j’ai créé de précieux et solides liens. Nous sommes plusieurs à avoir vécu et surmonté ensemble une rupture amoureuse, puis à avoir dûment célébré notre célibat. Nous passions la plupart de nos week-ends ensemble. Sans compter les cours, les projets et les stages en commun, les nombreux soirs de semaine chez l’une ou chez l’autre.
 
Évidemment, cet état des choses avait une date d’expiration annoncée. Nous avons reçu notre diplôme. Et mes nouvelles amies sont reparties chez elles. Certaines qui étaient d’ici sont même parties elles aussi. S’ajoutent à ça mes amies plus anciennes, qui quittent pour explorer des opportunités professionnelles ailleurs au Québec et même en Europe. Puis celles qui déménagent au bout de l’île ou de l’autre côté du pont Champlain. C’est normal, elles achètent des maisons et commencent à fonder des familles.
 
Je sais bien que mes amies ne sont pas perdues. Je suis contente de les voir évoluer. N’empêche que leur départ laisse un vide dans ma vie de tous les jours, qu’il me faut apprendre à meubler autrement. La proximité immédiate n'est plus. Ni la facilité de faire conjuguer les horaires. Ni le sentiment d'appartenance à un groupe. Il faut désormais transposer ces liens à distance et mettre les efforts nécessaires pour les maintenir. Il faut gérer l’impression de manque de cohésion que ça laisse en bouche.
 
L’humain est un animal qui s’adapte, et donc, comme à tout changement, je m’ajuste. Les retrouvailles sont certes plus rares, mais elles n’en sont que plus attendues. Et puis, j’ai hâte de vivre tous ces grands moments qui s'annoncent avec la trentaine : les bachelorettes, les mariages, les baby showers, les naissances, bring it!

Rien ne se perd, tout se transforme?

En terminant, j'aimerais quand même saluer mes chères amies qui demeurent accessibles par métro. Parce que t'sais, des fois, t'as besoin d'un hug, d'un drink ou d'un Netflix and chill, pis ça ne peut juste pas attendre! 

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