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Les 7 jours de Kwanzaa, ou le Noël noir
Crédit: Pharos, Public Domain/Wikimedia Commons
Dès le lendemain de Noël, Kwanzaa se pointe pour sa célébration durant laquelle s'entremêlent chansons et danses au rythme des tambours, poésies et histoires, devant un grand repas traditionnel. Lu comme ça, on pourrait croire que c’est une fête africaine, surtout avec sa consonance.

Cependant, je n’avais jamais entendu parler de Kwanzaa avant que je décide de lancer une page Facebook intitulée « Redécouvrons l’Afrique autrement » – t'sais, un endroit sur la toile pour gommer tous ces clichés sur les noirs – et de savoir par la suite que cela signifiait, en langue swahilie, « premiers fruits ». Force était de constater que (mal)heureusement, je n’étais pas la seule! Cette fête était méconnue, voire inconnue en Afrique.

 
Kwanzaa est apparue aux États Unis, plus précisément à Los Angeles, en 1966, suite aux émeutes raciales de Watts. C'est une fête qui a été créée par Ronald McKinley Everett, plus connu sous le nom de Maulana Ndabezitha Karenga, un militant du black power pour la promotion et la réaffirmation des liens entre les Noirs d’Amérique et d’Afrique. Les festivités ont lieu pendant sept jours, du 26 décembre au 1er janvier. Sept, c’est aussi le nombre de branches du « Kinara », ou bougeoir, symbole de cette fête culturelle. À chaque branche est rattaché un principe qui représente une valeur de la culture africaine : 
  • L’autodétermination (Kujichagulia), la coopération économique (Ujamaa) et la créativité (Kuumba), matérialisées par trois bougies rouges (pour les luttes des ancêtres africains et le sang versé) placées à gauche d’une noire (pour la couleur de la peau), située au centre du bougeoir;
  • Le travail collectif et la responsabilité (Ujima), le but (Nia), c’est-à-dire la mission dans la vie profitable à tous et la foi (Imani) : foi en soi, en la famille et la justesse de la cause avec trois bougies vertes (pour la terre fertile de l'Afrique et pour l'espoir) à droite de la bougie noire;
  • L'unité (Umoja) représentée par une coupe
Chaque nuit, un enfant allume une bougie, et la discussion porte sur le principe concerné. Il est également possible d’avoir d’autres activités : la lecture de textes écrits par des auteurs appartenant à la culture africaine ou caribéenne, la danse, la musique, etc.
 
Kwanzaa s’est « exportée ». Aujourd’hui, des millions de personnes de la diaspora africaine et des Caraïbes la célèbrent, et je pense bien que je vais m’ajouter à la liste car, à la fin, ça nous permet apparemment d'être capable de répondre à trois questions fondamentales :
  •  Qui suis-je? 
  •  Suis-je vraiment ce que je dis que je suis? 
  •  Suis-je tout ce que je souhaite être?
Et je suis bien curieuse de savoir si je suis sur la bonne voie!
 
Si jamais l’envie vous prend de célébrer Kwanzaa, il vous faudra aussi une natte (Mkeka), ou bien un tissu d’inspiration africaine comme le wax ou le bogolan. Placez sur cette natte tous les objets requis : des épis de maïs (Muhindi) pour le nombre d’enfants de votre famille représentant l’avenir, des cadeaux (Zawadi) qui seront offerts le dernier jour de la célébration, et un assortiment de fruits à pépins et de légumes (Mazao).

Dans le fond, c'est un peu comme un Noël noir!
 

 
Alors, avez-vous déjà fêté Kwanzaa? Allez-vous le faire?
 
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