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Ma relation à distance avec l’interdit
Crédit: Stone36/Shutterstock

Je l’ai rencontré il y a de cela neuf mois, lors d’un voyage en Europe. Dès le départ, je ne pensais pas que je pouvais l’intéresser autrement que sur le plan charnel, car je n'ai jamais réellement eu de connexion spirituelle avec les hommes. Je dois dégager trop de phéromones!

À mon retour, c’était appel sur appel, message sur message. Il ne se passait pas un jour sans que nous nous parlions, que nous nous racontions notre journée ou que nous fassions des lives d’événements auxquels nous assistions. Cela aidait beaucoup à faire fi de la distance… jusqu’au jour où il m’a avoué ses sentiments.

J’ai mis un certain temps avant de ressentir la même chose. L’histoire se rappellera toujours la seule fois où je suis tombée amoureuse. Cela date de 2010 et avait duré trois ans. J’ai mis trois autres années avant d’enlever de mon esprit et de mon cœur mon premier amour, dont j’étais imprégnée et que j’avais pourtant largué. Et il aura fallu ce voyage en Europe pour dénouer ce lien avec ce dernier – qui ne sort toujours pas de l'esprit de mes parents qui l'apprécient – et pour rencontrer mon actuel amour.

Aujourd’hui, nous vivons notre relation, chacun sur un continent, mais les kilomètres qui nous séparent ne me font pas autant « peur » que notre différence de religion. Nous n’avons parlé de cela que lorsque j’ai senti que notre couple devenait sérieux. Mes parents m’ont éduquée dans le christianisme. Toutefois, je suis restée très terre-à-terre avec une grande ouverture d’esprit, même si une partie de moi est croyante et que l'autre a un avis un peu tranché sur les religions importées en Afrique.

Par contre, c’est un peu plus délicat pour lui, car issu d’une famille musulmane très pratiquante, il est l’aîné, donc les attentes sont encore plus « énormes ». Il m’a juré que si faire un choix devait s’imposer, il choisirait son bonheur : moi. Mais, qu'y a-t-il d'heureux quand on est en froid avec les personnes qui comptent le plus au monde à nos yeux? Non pas que nous ayons peur, mais nous sommes tous les deux des personnes pour qui la famille passe avant tout.

De même, nous prions certes le même dieu. Toutefois, nous sommes conscients qu’il nous faudra faire beaucoup de concessions si jamais nous décidons de vivre ensemble.

Allons-nous accepter le refus de nos proches? Vais-je laisser ma famille décider de mon bonheur? Comment va-t-il réagir si les siens désapprouvent? Voilà les questions qui me hantent au quotidien!


Crédit : geralt/Pixabay

Jusque-là, je ne parle que de religion. Or, il y a aussi notre différence de culture qui pourrait engendrer des tensions. Nous appartenons à deux ethnies différentes et, malheureusement, on lutte toujours dans notre pays contre le racisme interethnique.

Si nous arrivons à franchir ces étapes haut la main, la question de l'éducation de nos futurs enfants jaillira. Je ne voudrais pas leur imposer une religion en particulier, mais Monsieur s’obstine à vouloir « dominer » sur ce plan. Je veux des prénoms sans aucune connotation. Pour lui, c'est hors de question.

Et je vous épargne les complications découlant du mariage mixte à l'église. Une de mes amies, qui a vécu le même cas que moi avec un homme de la même confession religieuse et de la même ethnie, a « abandonné » l'idée de se marier religieusement, car il y a une démarche à suivre avec la constitution d'un dossier pour avoir l'aval d'une sommité de l'église, un an après dans certains cas.

Pour le moment, seuls nos frères, sœurs, amis, etc. sont au courant de notre relation. Quant aux parents, on les laisse (encore un peu) dans l'ignorance pour les « affronter » ensemble.

Life goes on!

Et vous, avez-vous (eu) un amour interdit?
 

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