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Une petite histoire de coloscopie

Auteur: Steph Von Rob
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Une petite histoire de coloscopie
Crédit: Daniel_P/Shutterstock
Chaque année, je dois me soumettre à une fabuleuse coloscopie. Pour ceux qui n’ont jamais eu à passer un tel examen, c’est extrêmement désagréable, mais tellement nécessaire. Depuis que j’ai reçu mon diagnostic, je suis devenue obsédée par les selles. Certains trouvent cela dégueulasse, mais ces dernières peuvent en révéler beaucoup sur notre santé. Pour pouvoir avoir un regard plus clair sur ce qui se passe à l’intérieur du système digestif, il suffit d’y aller.

Mon examen était le mercredi à 13 h 30 et le presque-jeûne commençait le mardi à 13 h 30. Sous les ordonnances du doc, j’avais droit à du bouillon, du ginger ale, de l’eau et du Gatorade PAS rouge, ni mauve, ni bleu. À partir de 18 h, le vrai plaisir m’attendait. Je devais boire un verre de poudre douteuse mélangée à de l’eau, qui allait me faire évacuer l’ensemble de mon œuvre en plusieurs jets. Je vous épargne les détails, mais quand les premiers gargouillements se font entendre, le chemin est mieux d’être libéré, car piler sur un Lego en courant aux chiottes rend l’expérience encore pire.


Crédit : Giphy
 
Bref, le reste de la soirée et de la nuit font place à la purge. Le plus plaisant est que l’expérience se répète le lendemain matin alors que le même cocktail doit être bu à nouveau, occasionnant par le fait même les chutes du Niagara. Tout cela n’est que les préliminaires. Affaiblie par le presque-jeûne et la gastro provoquée, je me rends à l’hôpital avec ma couche et ma mère. En signant la décharge, je demande à l’infirmière de me droguer, mais elle me dit que ce n’est qu’au début de l’examen.

Crédit : Giphy
 
Tel que promis, j'ai reçu ma dose (double parce que j’ai des contacts) afin que mon gastroentérologue puisse examiner ma cavité anale avec sa GoPro de dix pieds de long. J’exagère un peu, mais le sentiment de se faire rentrer de quoi dans le derrière sans warm up est très étrange. Le fil est tellement long qu’on dirait qu’il me chatouille la luette. Malgré le fait que ce soit la vingtième fois que je passe cet examen, je ne m’y habituerai jamais.

Une fois un peu « dédroguée », mon médecin me dit que l’intérieur n’est pas aussi beau que ce que l’on pensait. Moi qui croyais aller mieux, pourtant. Nous devrons ravoir un nouveau traitement, et ce, très bientôt. Cet examen est tabou, inconfortable, intrusif et gênant, mais je me dis au moins qu'il est nécessaire dans le diagnostic de maladies invisibles et dévastatrices.

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