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On a le droit d’être en colère. C’est tout!
Crédit: Golden Globes

Dimanche soir, j’étais fébrile de commencer la saison des Galas. Je veux dire, qu’est-ce qu’il y a de plus excitant que de passer un dimanche soir entre ami.e.s à regarder se célébrer des formes artistiques qui nous drivent toute l’année? Plein d’affaires, reste que c’est mon bonbon. 
 
Vous ne serez donc pas surpris d’apprendre que j’écoutais les Golden Globes d’une oreille, mon iPhone à la main pour prendre des photos de ma télé pour les moments importants à mettre sur notre Instagram. Toute une affaire.
 
J’ai littéralement été portée par le speech de Meryl Streep. Je ne sais pas pour vous, mais pour moi, voir une artiste recevoir un prix sans jamais parler d’elle-même, je trouve ça rafraîchissant. Devant près de 20 millions de téléspectateurs, Meryl Streep a choisi, entre autres, de parler du fait qu’il y a très peu d’acteurs dans le milieu du cinéma hollywoodien qui ont été born and raised à Hollywood et que c’est cette diversité qui fait la richesse du cinéma.
 
Au passage, elle a écorché Trump. Cela fait partie, je crois, de sa responsabilité d’artiste et d’influenceur au sens large du terme, que de prendre la parole pour mettre en lumière que ça n’a pas de bon sens, pour plusieurs personnes encore, de voir un misogyne, raciste et capacitiste devenir le prochain président des États-Unis.
 
Bien entendu, fallait s’y attendre, dès le lendemain, des voix se sont élevées contre Meryl, qui aurait dû, dans un discours de 5 minutes 47 secondes, trouver des solutions, rallier les voix, mettre de l’avant des points positifs, montrer un signe d’unité… et j’en passe.
 
Fuck non. Les femmes, les minorités, les personnes racisées, les personnes ayant un handicap, ont le droit d’être en colère. Elles ont le droit, ces personnes, de dire que ça n’a pas de bon sens, que ça n’a pas rapport de vivre dans la peur et, surtout, d’avoir honte d’être qui elles sont parce que le prochain président n’a pas grand-chose de beau à offrir. Qu’il est raciste, en tout premier lieu, qu’il n’assume pas ce qu’il dit et qu’il va être aux commandes d’une des plus grandes puissances du monde dans quelques jours.
 
Le monde ne se change pas qu’à coup de solutions concrètes et positives, c’est impossible de rallier des personnes avec des convictions profondes sur un homme dangereux qui peut se permettre de dire n’importe quoi et de remporter quand même des élections. Ça fait plus de 100 ans que les femmes et les personnes racisées se battent pour avoir les mêmes droits que les hommes blancs et on est encore très loin derrière cette belle bande de privilégiés.
 
La colère, en réaction à la peur, est légitime et elle vaut la peine d’être dite et entendue. Elle a sa place. Elle existe. Elle permet de faire bouger les choses.

Avoir la chance de parler devant les personnes les plus influentes d’Hollywood et 20 millions de téléspectateurs, c’est une occasion unique de faire passer un message. Parfois, il faut savoir utiliser des mots durs et un discours qui ne prend pas de détour. Ça fait partie d’une responsabilité sociale et citoyenne de faire passer des messages importants quand on a la chance de pouvoir le faire.
 
Fuck l’unité, surtout pas quand les quatre prochaines années vont sûrement être les pires après le passage de Bush à la présidence. Pis moi, j’ai peur et je ne vais certainement pas juger le ton de mes compères qui expriment leur peur et leur dégoût face à un homme qui ne promet rien de bon.
 
C’est tout! 

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