Le jour où j’ai arrêté d’avoir des attentes

Je ne peux pas dire que mon père n’est pas présent dans ma vie. Certes, il l’est, et l’a toujours été, d’une certaine façon, mais il arrive souvent qu’il me déçoive… Comment dire, il est souvent là sans l’être réellement. Et c’est comme ça depuis que je suis toute petite.

Récemment, une suite d’événements trop collés m’ont fait réfléchir. J’ai réalisé que j’avais été trop déçue souvent dans ma vie. La plupart du temps, par cet homme qui est mon père, mais par plein d’autres gens aussi.

Quand quelque chose était planifié et qu’il l'annule subitement, je me sens bouleversée. Ça vient me chercher par en dedans et j’ai la boule dans la gorge. Une fois, deux fois, trois fois, je peux comprendre, mais lorsque c’est à longueur d’année, je n’arrive pas à comprendre.

Ça peut sembler anodin, mais lorsqu’un même geste est répété plusieurs fois, ça blesse. Quand je pense à mon papa, j’ai souvent le sentiment que je dois le défendre. Quand on me fait comprendre les choses qu’il ne fait pas et qu’il devrait pourtant faire, je l’excuse. C’est comme si c’était seulement moi qui avais le droit de divulguer ses erreurs.

Avec le temps qui avance, cette réalité m’a fait comprendre que pour moi, pour mon bien, je me dois de n’avoir d’attentes envers personne. Surtout pas envers mon papa. Même si je l’aime, je dois arrêter de l’excuser. Je n’arrêterai pas de l’aimer, et d’en être fière, au contraire! Cette résolution me rendra certainement plus heureuse et me permettra peut-être d’être plus attentive à ses efforts. Qui sait?

En cette nouvelle année, je compte sur moi pour ne plus me faire d’attentes envers personne. Fini les fausses promesses. Je n’embarque plus. Je ne vis plus dans l’attente des autres. Mes espoirs ne seront posés que sur une seule et même personne. Sur moi.