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31 jours sans viande : un mois pour challenger ses habitudes alimentaires
Crédit: YuliiaHolovchenko/Shutterstock
Depuis un bout, je réfléchis au contenu de mes assiettes, comme mes collègues Geneviève et Marie-Pier. Puisque mon éducation ne m’a pas amenée à associer la pièce de viande de mon repas à l’animal duquel elle provient, ces prises de conscience sont arrivées un peu tard. Une fois que l’association est devenue plus claire, j’ai souvent eu à faire un effort conscient pour couper ce lien dans ma tête. Parce que j’aime en manger. Genre, c’est tellement délicieux, du poulet grillé à la tzatziki. Un steak poivre et romarin. Un tartare de saumon et pommes vertes. Des charcuteries dans la fondue au fromage. Du bacon enroulé dans le bacon. Sauf que j'ai réalisé que cette délicieuse nourriture provient d’êtres vivants. D’êtres vivants dont la seule fonction semble se réduire à être dégustés, peu importe l’empreinte environnementale ou leurs conditions d’élevage.

Malgré ces prises de conscience et l’importance que j’accorde aux animaux, je peine à appliquer concrètement ces valeurs dans mes comportements alimentaires. Oui, il m’arrive de consciemment mettre à off mon interrupteur à compassion animale le temps d’un repas. Bien que j’exprime la volonté de réduire ma consommation de viande, la facilité et l’envie d’un repas particulier prennent régulièrement le dessus. Je remets donc au lendemain et je cède à la tentation.

En m’inspirant de Bob le chef, qui depuis quatre ans prend une pause de viande en janvier, j’ai décidé de faire un mois végétarien moi aussi. L’objectif n'est pas de m'abstenir de manger de la viande un mois pour me déculpabiliser et me ruer sur les burgers tout le reste de l'année. L'idée est plutôt d'instaurer un cadre qui va me protéger de mes propres tendances procrastinatrices. Me connaissant bien, je savais qu’une série de règles, dans ce cas-ci temporaires, m’aiderait à appliquer des changements concrets dans mes habitudes. Dans l'optique qu'elles passent de temporaires à permanentes, grâce à des changements par étapes. 

L’idée n’est pas d’être moralisatrice, mais plutôt d'établir une cohérence entre mes agissements et mes réflexions, même si ceux-ci sont graduels et donc pas encore tout à fait logiques. Je suis de celles qui pensent que les vies animales ont autant de valeur les unes que les autres, peu importe leur apparence et peu importe la façon dont notre culture nous a appris à les percevoir. Ainsi, je me demande parfois pourquoi on s’insurge à l’idée qu’un chat soit consommé pour sa viande, tout en étant à l’aise d’utiliser la carcasse d’une vache pour se nourrir. J’en viens à la conclusion que notre rapport aux animaux et aux produits de consommation est construit de manière à ce qu’on se détache de toute émotion envers les espèces qu’on utilise fréquemment dans notre alimentation nord-américaine. Plus je fais le pont entre l’animal et la nourriture, moins le steak est attrayant.

La préparation à ces 31 journées sans viande m’a amenée donc à abuser de la fonction « favoris » de mon navigateur Web, afin d’enregistrer les recettes qui m’inspirent et construire mes listes d’épicerie en conséquence. L’accessibilité de produits riches en protéines végétales rend réaliste, et surtout facilite la tenue d’un régime végétarien qui comble les besoins nutritionnels. D’ailleurs, googler « devenir végétarien » donne accès à mille millions de trucs (ok, peut-être pas mille millions…). Du moins, la volonté de transition est assez documentée pour qu’il soit facile d’obtenir de l’information à ce sujet. L'un de mes objectifs est de revenir avec un bilan qui inclura les meilleurs trucs après une mise à l'épreuve. 

Ainsi, ce mois a été l’occasion de documenter mes envies de flipper des tables en échange d’un burger. D’ici là, je me rappelle qu’une poutine dont la sauce est à base de bouillon de légumes constitue un repas végé. #TeamPoutine

Allez-vous essayer en février? 

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