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J’ai passé 17 mois sans sexe

Auteur: Annie Nonyme
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J’ai passé 17 mois sans sexe
Crédit: Sarayutestock/Shutterstock

Je peux déjà imaginer vos mâchoires par terre et vos yeux ahuris après avoir vu ce titre click-bait et « choquant ».
 
Moi-même je n’aurais jamais pensé que ça m’arriverait un jour, d'être privée aussi longtemps de cette activité que je trouve fort agréable.
 
Ce n’était pas initialement par choix*. J’étais en couple et mon copain du temps me disait qu’il n’en avait pas envie : le travail, le stress, la fatigue, etc. Sauf qu’il avait beau dire que ça n’avait rien avoir avec moi et j’avais beau essayer de le croire, ça ne rendait pas la situation plus supportable. Dix mois sans sexe, en étant couple, sans bébé ou problèmes de santé, c’est long. D’autant plus que nous avions déjà eu une période de sept mois sans, juste avant la grande sécheresse (huhu sorry) qui est venue à bout de nous.
 
Il est important de souligner que c’est normal de se faire dire « non », des fois, que la relation soit courte ou longue. C’est correct s’il.elle.s ne sont pas dans le sacro-saint mood. Il.elle.s ne sont pas toujours à « on », eux.elles non plus. Le problème ici, est que j’ai passé la moitié de ma relation à être insatisfaite de la fréquence de nos rapports, malgré un effort communicationnel soutenu au début.
 
Malheureusement, l’absence de sexe a mené à l’absence d’intimité entre nous, et c’est ça qui a été le plus destructeur.
Notre couple battait de l’aile, nous ne communiquions plus comme avant, j’avais de moins en moins de patience et, tranquillement, tout s’est mis à glisser jusqu’à un fracas tiède et posé, un bris net en deux, sans petits morceaux éparpillés partout. C’était fini. Pas besoin de passer le balai.
 
Vous pensez que la première chose que j’ai faite a été de me trouver un Mr. Right-Now pour fourrer ma vie? Nope. Voyez-vous, me sentir « rejetée » (sans le blâmer) sur une longue période a eu des répercussions sur ma confiance en moi. Beaucoup plus que je ne l’avouerai jamais. Même encore aujourd’hui, si j’y pense trop. Ça a pris sept mois de plus pour enfin avoir un moment de « Fuck it, c’est là que ça se passe. Ça va être fait. » Sexy, hein?
 
L’affaire, c’est aussi qu’on peut s’habituer à pas mal tout. Incluant ne pas avoir de contact sexuel pendant dix-sept mois (ou plus, me dit-on à l’oreille).
 
Personnellement, je l’ai bien vécu à partir du moment où j’ai été seule. J’avais l’impression que c’était un choix. J’avais besoin de me réapproprier ma vie, mon corps, ma tête – pour toutes sortes de raisons, mais elles m’appartenaient. À ce moment-là, ça a été correct. Il m'a fallu du temps pour me déshabituer de l’idée que le sexe est weird. Parce qu’après un petit (grand) bout sans, j’ai commencé à voir ça comme un acte étrange, puis dégoûtant, et c’est là que c’est devenu inquiétant. C’est de ça qu'il a fallu que je revienne.
 
En plus de me permettre de me recentrer sur moi, cet épisode a enclenché le dur et long processus de me trouver belle (et sexy) par moi-même, sans le regard d’autrui pour me valider. Pis bout d’viarge que c’pas facile!
 
Mais c’est aussi profondément libérateur quand, pour un bref instant, tu te crisses de tout’ pis tu jouis. 

Avez-vous vécu des épisodes semblables? Qu'en avez-vous retiré?

 *Je rappelle que certaines personnes n'aiment pas le sexe ou décident de s'abstenir. Que ce soit par choix ou parce que l'envie est inexistante, c'est bien correct!  

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