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Conseillères beauté, aka cosméticiennes : l’envers du décor
Crédit: Milkovasa/Shutterstock
Cela fait maintenant un an que je travaille en tant que conseillère beauté (aka cosméticienne) dans une pharmacie. Et avec le temps, j’ai remarqué que beaucoup de trucs sur nous et notre travail sont très peu compris. Alors voici quelques pistes pour vous éclairer :
1. On ne reçoit pas de formation
Ça ne prend aucune expertise pour devenir cosméticienne. Quand je suis rentrée, tout ce que j’avais comme expertise, c’était les vidéos beauté de Cynthia Dulude (merci tellement, Cynthia). That’s it.
Et quand j’ai commencé à travailler, ma formation s'est résumée à une couple d’heures dans lesquelles on m'a présenté grosso modo TOUTES les marques cosmétiques, dermo-cosmétiques, de coloration et autres. Pis après ces quelques heures, j'ai fait mon premier shift seule. En tête-à-tête avec moi-même. Pis quasi-zéro connaissances.

Bref, tout ça pour dire que – tout dépend des pharmacies –, mais les seules formations qu’on a, c’est les formations par marque. Genre, Vichy ou encore Lise Watier proposent des formations à quelques reprises chaque année, et libre à vous de vous y inscrire.
Oui, on est payées. Mais quand vous êtes une étudiante, vous êtes pas forte forte sur les formations, surtout quand elles se tiennent presque toutes seulement les jours de semaine de 8 h à 16 h, ce qui est peu pratique.
 

2. On ne connaît pas tout
Chaque conseillère beauté a ses spécialités. Évidemment, la plupart du temps, la gérante des cosmétiques a des connaissances sur pas mal tout dans son département, mais c’est en général la seule.
Je ne me teins pas les cheveux, donc je suis bien mal placée pour vous dire comment telle coloration va sortir. Et je suis une jeune étudiante, je n’ai testé aucune crème rajeunissante. J’peux pas vous dire que je l’ai essayée, c’est faux, et je ne sais pas avec exactitude comment elle sort sur la peau, même si je connais bien ses propriétés.
3. Nous travaillons à la commission
Eh oui. Donc plus on vend, plus on fait d’argent. Encore là, ça se peut que vous ne l’ayez pas remarqué. Dans certaines pharmacies (comme la mienne) on travaille toujours (ou presque) à une par shift. Donc on a pas ben ben de chances de se faire voler nos ventes. Mais still, quand on vous aide et que vous ne venez pas payer à notre caisse, on est toutes déçues. Pas juste les cosmétiques passent à notre caisse, t'sais, vos médicaments aussi. Si vous ne nous payez pas, nous, notre vente n'est pas validée!
4. Certains produits faisant partie de notre section ne comptent pas comme des cosmétiques
Encore là, ça dépend des pharmacies, mais chez nous, par exemple, tout le segment coloration, bien qu’il soit dans l’allée des cosmétiques, n'est pas considéré comme tel. Ça veut dire que même si j’vous vends quinze boîtes de la coloration X, ça ne rentre pas dans ma commission. Donc ça se peut que nous ayons moins de connaissances de ce côté.
5. Nous avons notre propre département et notre propre gérante
Généralement, dans une pharmacie, il y a trois gros départements : le magasin en tant que tel, le laboratoire et les cosmétiques. Et chaque département a son gérant. AINSI DONC, si je suis engagée en cosmétiques, on ne m’explique pas le fonctionnement du reste de la pharmacie. C’est naturel, je n’y travaille pas!
Fac' c’est normal si vous demandez à la conseillère beauté présente où est l'antiphlogistine et qu’elle vous répond par : « euh… »

6. Chaque pharmacie a sa propre marque

Chaque grande pharmacie possède sa propre marque de commerce, incluant les cosmétiques : chez Pharmaprix, c’est Quo (uniquement cosmétique), chez Uniprix, c’est Option+ et chez Jean Coutu, c’est Personnelle (uniquement cosmétique aussi).
Donc non, vous ne trouverez pas de crayon Personnelle chez Pharmaprix.
7. On le sait, que vous prenez le dernier produit sur la tablette pour prendre celui qui expire dans plus longtemps
On n'est pas aveugles, t’sais. On sait que vous faites ça. Mais sachez que ce petit truc est pas mal inutile. Lorsqu’on a eu vent de la tactique, on s’est arrangées en conséquence, héhé. Petit truc : regardez directement sur la boîte, pour la date d’expiration. De toute façon, on ne laisse généralement pas sur les tablettes des produits qui expirent bientôt sans rabais ni rien.
8. Toutes les conseillères beauté ne savent pas nécessairement maquiller
Les pharmacies offrent souvent des services de maquillage. Cependant, ça dépend des gérantes des cosmétiques, mais toutes les cosméticiennes ne savent pas maquiller et toutes n'offrent pas le service. Comme je vous ai dit plus tôt, on reçoit peu, ou carrément pas, de formation. Donc certaines cosméticiennes ne savent pas comment faire, ou encore sont mal à l’aise de maquiller d’autres personnes. Petit truc : si vous n’êtes pas sûres du talent de celle qui vous maquillera, regardez son propre maquillage, cela devrait vous donner une idée.
9. Ce n’est pas nécessairement de notre faute si vous réagissez à un produit
Notre rôle en tant que cosméticienne est de trouver le produit parfait pour vous, selon vos goûts, votre type de peau et, on va se le dire, votre budget. Alors techniquement, nous devrions vérifier, entre autres, si vous avez la peau sensible et vous fournir un produit en conséquence. Cependant, il arrive que votre peau réagisse mal à certains ingrédients ou marques et que, vous-même, vous ne le sachiez pas.
Alors il se peut que, même si on vous a conseillé un produit très doux et qui fonctionne généralement, votre peau y réagisse mal. Dans ces cas, souvent, les pharmacies acceptent les retours de produits. Mais ne blâmez pas nécessairement vos conseillères, qui ne pouvaient pas deviner!
10. Ce n’est pas parce qu’on est cosméticiennes qu’on est niaiseuses ou « faciles »
Il y a de GROS préjugés sur notre travail. Je tiens à dire à tous ces messieurs que je ne mérite pas plus que toutes les autres femmes sur la planète un clin d’œil coquin ou un commentaire déplacé de votre part. C’pas parce que j’aime les cosmétiques que je veux me faire faire des avances, ça a même aucun rapport.
Ensuite, j’aimerais dire à tous et à toutes que ce n’est pas parce que je travaille aux cosmétiques que je suis « niaiseuse ».
 
Au final, en tant que conseillères beauté, notre rôle est de vous conseiller dans vos achats cosmétiques, et ce, au mieux de nos connaissances. En espérant que ce petit guide vous sera utile pour vos prochaines visites dans la pharmacie près de chez vous!
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