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Le culte de la jeunesse… périssable?
Crédit: Movies from the 20's - 60's/Facebook

Je n’ai pas peur de mourir. Je pourrais être frappée par une voiture demain en sortant de chez moi. De toute façon, on dit que les jeunes adultes se croient invincibles. Je fais sûrement partie de cette gang-là. Et, de toute façon, tout le monde meurt, ce n’est une surprise pour personne. Et ce n’est pas mal vu, de mourir. Ce qui me fait peur, c’est de vieillir. Parce que ça, c’est mal vu.
 
Les publicités nous montrent qu’à 20 ans, on commence à mettre de l’antirides. J’ai déjà une crème antirides et j’ai 21 ans, parce que les rides, c’est sournois. Ça montre notre âge. Tout le monde vieillit, c’est normal. Mais il ne faut pas que les gens le sachent. Notre société cultive la beauté, la jeunesse et la désirabilité : trois choses que l’âge nous enlève tranquillement. Qu’est-ce qu’on devient, quand on perd tous ces « capitaux »?

 Crédit : hazeheartless33/Instagram

J’imagine que nos qualités non physiques ressortent, qu’on nous juge sur des traits moins superficiels que notre tour de taille ou notre absence de rides. J’imagine que les gens voient autre chose que notre physique et notre âge. Pour l’instant, on me juge généralement sur ma beauté (ou mon manque de beauté, lol) et sur ma désirabilité. Et ça me semble plutôt utopiste de penser qu’un jour, on me jugera sur autre chose que mon apparence et ma jeunesse. Alors, je continue de maintenir ma jeunesse, de l’agripper à coup de crème antirides, parce que j’ai peur d’être un socle vide. J’ai peur que les gens ne voient rien en moi, rien d’autre que ma jeunesse et ma désirabilité périssable.
 
Chaque fois que j’ai un nouveau ou une nouvelle partenaire, je lui demande s’il.elle m’aimera, même quand je serai vieille. La réponse varie entre les « je sais pas », « peut-être » et « peut-être pas », parce que, you know, Sylvain Cosette a bien vieilli, il sortait avec Andrée Watters qui a 20 ans de moins. Mais une fille, « statistiquement », ça vieillit moins bien…

Je n'ai pas de solution, mais je me console en me disant que mes qualités non physiques sont plus importantes et, qu'assurément, quelqu'un les reconnaîtra, même quand j'aurai vieilli.

NDLR : L'âgisme est aussi grave que toute autre forme de discrimination.

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