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Mener une thérapie jusqu’au bout malgré les aléas de la vie
Crédit: Judit García-Talavera Illustrator/Facebook

Depuis environ cinq ans, je suis une thérapie. Le seul hic : j'ai changé trois fois de psychologue, et à chaque fois, tout était à recommencer. 
 
Il y a cinq ans, quand j'ai choisi de consulter, je n'ai jamais eu la force d'aller au bout de mon problème. Au bout d'une dizaine de rencontres, j'ai mis fin à tout ça puisque ça tournait en rond, selon moi.

Deux ans plus tard, alors que j'ai senti que je devais aller au bout du problème et que ma psychologue allait m'aider, j'ai déménagé. J'ai trouvé une nouvelle thérapeute qui me convenait, mais cette dernière était située trop loin pour aller la voir régulièrement. J'ai donc entamé cette deuxième thérapie on and off… Aussi, je n'y allais pas de façon régulière parce que j'aurais voulu être capable sans elle. « Toute seule! » comme dirait une enfant. Durant cette année, j'ai appelé seulement trois fois ma psy. Mais au dernier appel, elle n'a pas répondu. Elle ne m'a jamais rendu mon appel. Je ne sais pas ce qui est arrivé. Peut-être n'a-t-elle jamais reçu mon message. Peut-être a-t-elle arrêté de pratiquer. Je n'ai jamais investigué là-dessus. J'ai plutôt focussé sur ma santé mentale. (Toute seule!) 
 
Au bout de quelques mois, j'ai touché le fond, encore! J’ai bien dû me rendre à l'évidence que seule, je n'y arriverais pas. J'ai donc téléphoné à une troisième spécialiste. J'ai recommencé, une troisième fois, le processus ardu où elle « apprend à me connaître », et je me suis adaptée à son type d'intervention. Bref, après environ quatre ou cinq rencontres, je me suis finalement mis à l'aise avec elle jusqu'au point où j'ai senti que j'étais, une fois de plus, en mesure de voler de mes propres ailes. 

Je l'ai rappelée quelques mois plus tard, car je voulais travailler sur moi à l'aide de quelques rencontres supplémentaires. Elle m'a annoncé qu'elle partait en congé de maternité. J'ai eu la chance d'avoir deux rencontres avant qu'elle arrête de travailler. J'ai été forte. J'ai pris tout ce que je pouvais de ce bagage, de ces deux petites heures.
 
J'aurais voulu continuer, mener l'une de ces trois thérapies à terme, à défaut de quoi j'entame une quatrième thérapie. Thérapie qui, je le souhaite, ira jusqu'au bout. 
 
Les psychologues sont des êtres humains, comme nous. Les aléas de la vie les affectent, eux aussi. Malgré toutes ces aventures, je ne regrette d'avoir entrepris aucune de ces thérapies. La manière avec laquelle chacun de ces humains a abordé mes problèmes m’a permis de grandir. La preuve : à près de six reprises, j’ai cru que j’avais suffisamment cheminé pour voler de mes propres ailes. Ces expériences ne m’ont aucunement fait hésiter à appeler une quatrième psychologue, car je sais qu'il est extrêmement important d’aller chercher de l’aide et de trouver la bonne personne. 

La morale de cette histoire, c'est qu'il ne faut pas baisser les bras quand on cherche le bon thérapeute. La tâche peut être ardue, mais si on tient bon, c'est toujours payant. 
 
D'ailleurs, pour ce faire, je vous invite à vérifier si votre employeur offre un programme d’aide aux employés ou si vos assurances couvrent une partie des frais. Les universités offrent également un service de consultation abordable. Pour dénicher de l'aide à proximité de chez vous, vous pouvez consulter le site de l’Ordre des psychologues du Québec.

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