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Katherine Levac, perte de poids : l’envers du décor
Crédit: Instagram/katherine_levac

Comme la grande majorité des Québécois.es, j’ai écouté l’entrevue donnée par « l’exquise » Katherine Levac. Après avoir avalé de travers le fait que Mme. Sutto n’aura pas droit à des funérailles nationales, j’ai sourcillé quelques fois de plus durant les entrevues subséquentes. Pour mettre une chose au clair en partant, j’aime beaucoup l’humoriste et assisterai certainement à son premier one-woman show. Ce qui me chicote un peu énormément, c'est l’obsession qu’ont les gens pour sa perte de poids. Comme si l’accomplissement de soi, le mérite et la persévérance n’étaient décernés qu'à ceux qui ont maigri. Il est là le problème. Glorifier la perte de livres comme si c'était le Saint-Graal, c'est wrong.

Je suis la première à dire haut et fort que sa perte de poids lui appartient et qu’elle n’a aucunement à la justifier. Cependant, hier, elle l’a fait. Comme elle l’a d’ailleurs mentionné, les gens veulent tous connaître ses trucs « miracles » qui lui ont permis de fondre. L’humoriste a parlé de sport, de bouffe et de mental. Elle a entrepris ces démarches pour SA santé qu’il ne faut pas confondre avec LA santé. Toutes les grosses personnes ne sont pas forcément en mauvaise santé, ni paresseuses, ni accros à la malbouffe. Tant mieux si ELLE se sent mieux, mais sa situation considérée comme « admirable » vient discréditer pas mal de personnes qui ne veulent pas forcément perdre de poids. La minceur ne devrait pas être la quête d’une vie.

Il y a un an, son passage à l’émission Les Échangistes avait bien fait jaser quant à son silence concernant sa perte de poids. Son désir de garder ce sujet privé était tout à fait louable. Les vents ont tourné et dans la fébrilité de l’annonce de son nouveau spectacle, elle a échappé une petite blague comme quoi sa perte de poids n’était pas aussi notable qu’un changement de sexe qui était d’ailleurs son prochain move. Puisque je collabore à une communauté qui protège beaucoup les droits des personnes LGBTQ , sa blague m’est restée prise dans la tête. Elle s’est reprise en répétant : « C’pas vrai, c’pas vrai », mais ceci est un exemple d’événement qui se répète fréquemment chez les artistes. Ils désirent le respect de leur vie privée et donnent des conditions quant aux infos qu’ils souhaitent partager, mais ces mêmes critères s’appliquent également aux personnes inconnues qui vivent des situations extrêmement difficiles comme un changement de sexe.

Ceci étant dit, l’humoriste a toute une carrière et deviendra rapidement une référence pour plusieurs jeunes filles. J’aimerais que les gens puissent la questionner davantage sur ses ambitions, ses projets et ses réalisations que sur son apparence et ses méthodes pour conserver un mode de vie « sain ». Whatever that means

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