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Ton petit débat Facebook : trois règles d’or, tu suivras
Crédit: Denys Prykhodov/Shutterstock

Lundi, 21 h. J'ai fini de souper et fait ma vaisselle, je suis épuisée après une journée de cours. J'ouvre mon Facebook, une notification m'avise qu'un monsieur quelconque a répondu à l'un de mes commentaires à saveur féministe. Tel un Socrate des temps modernes, il m'assaille de questions, me dit vouloir « mieux comprendre », mais m'accuse du même souffle de « manquer de nuance ».
Je n'ai pas d'énergie, je décline ; il n'en fallait pas plus pour me faire traiter de personne dogmatique, fermée à la discussion.

Cette scène vous est peut-être familière. Le débat n'est pas toujours le bienvenu, mais quels sont les signes avant-coureurs d'une interaction malsaine? Voici trois règles d'or pour éviter les débats toxiques!

1. Sans consentement, point de débat
Comme dans bien des choses, pour débattre, le consentement est absolument nécessaire! Il faut se rappeler qu'il s'agit d'une forme d'interaction bien précise où on échange des arguments de manière plus ou moins formelle pour convaincre une personne d'adopter un certain point de vue. Cela est tout à fait approprié si le but des participant.e.s est de se forger une opinion ou d'en apprendre plus sur certains sujets, mais il faut rappeler que le débat n'est pas nécessairement le type d'interaction le plus approprié à tout moment. Par exemple, si une personne écrit à propos du décès d'un être cher, un débat sur la légitimité de sa tristesse ne sera pas nécessairement accueilli avec joie et ouverture.

Pour une interaction saine, il faut s'assurer que la personne à qui l'on parle est d'accord pour débattre avec nous à ce moment précis. On ne peut pas forcer une personne à débattre avec soi juste parce que l'on juge qu'une question s'y prête. D'ailleurs, si une personne vous talonne constamment afin de « discuter » alors que vous lui avez exprimé votre refus à une ou plusieurs reprises, il pourrait s'agir de harcèlement en ligne ou même de cyberintimidation: Pour savoir si c'est votre cas, c'est par ici.

2. Sur l'autel du débat, ton bien-être ne sera point sacrifié
Si vous n'êtes pas dans un état émotionnel propice au débat, c'est correct. Si vous n'avez pas envie, c'est correct aussi. Si vous n'êtes pas disponible, cela ne veut peut dire que le débat est impossible : il y aura toujours d'autres lieux, d'autres moments et d'autres personnes pour débattre d'un sujet donné. Rappelez-vous que la responsabilité de faire changer une personne d'avis n'est pas sur vos épaules. D'ailleurs, on peut se questionner sur l'utilité des débats en ligne : est-ce que ça vaut la peine de dépenser autant d'énergie lorsque la personne à qui l'on s'adresse ne semble pas à l'écoute? On choisit ses combats, et c'est parfait comme ça.

3. Les 3 R : Rationalité, Respect, Réciprocité
Puisqu'un débat est un échange d'arguments et d'objections, la possibilité même de ce type de discussion présuppose que les interlocuteurs et interlocutrices qui y prennent part soient considéré.e.s comme des êtres rationnels. On ne peut donc pas me demander, en tant que femme, de débattre avec un homme sexiste qui me dit ouvertement que les femmes sont irrationnelles. On ne peut pas non plus me demander de débattre calmement avec une personne m'ayant menacée ou ayant porté atteinte à ma dignité. De la même manière, s'il n'y a pas d'écoute, ou si l'une des personnes s'accapare la majorité du temps de parole et ne semble s'intéresser qu'à « gagner », il s'agit plutôt d'un monologue. Si ce n'est pas le type d'interaction que vous recherchez, il est tout à fait correct de le dire et de vous retirer.

Ça vous arrive de prendre part à des débats sur Internet? 

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