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27 ans et femme à la maison

Auteur: Andreane Leblanc
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27 ans et femme à la maison
Crédit: Andreane Leblanc

Je suis une femme à la maison. Dans une société où nous nous valorisons et nous définissons beaucoup individuellement par notre profession et notre titre, énoncer ce fait à voix haute me fait toujours un petit pincement au cœur.

Je ne suis pas femme à la maison pour le plaisir de la chose ni par choix délibéré. Je le suis, car j’ai déménagé en Californie, où mon petit mari a obtenu l’emploi de ses rêves. J’ai donc, en toute connaissance de cause, choisi de le suivre et de partir à l’aventure dans un nouveau pays, en pensant que je serais en mesure d’obtenir un visa de travail dans un temps raisonnable, ce qui s’est finalement avéré impossible.

J’entends déjà #LesGens me dire que je suis « donc bien chanceuse » d’être en Californie tout en n’étant pas « obligée » de travailler!  Non, je ne me considère pas chanceuse de ne pas pouvoir travailler et avoir une carrière dans un domaine passionnant qui me permettrait de m’épanouir et d’être utile. Ne pas travailler du tout pendant près de deux ans, ce n’est pas mimosas-magasinage-gala-de-charité tous les jours, en tout cas pas pour moi! Plutôt, je réside dans la fameuse Silicon Valley avec un arrière-goût permanent de culpabilité mêlé à un relent d’anxiété pris dans la gorge. Culpabilité, car, ayant tout mon temps libre, j’ai la chance de pouvoir faire plein de choses qui me seraient autrement inaccessibles et je me sens très (trop!) privilégiée en ce sens. Anxiété parce que la peur de ne pas être utile à la société et d’être inadéquate lorsque je pourrai retourner travailler me chatouille tord le ventre presque tout le temps.

Avec le temps, j’arrive à assumer davantage mon statut et à le voir comme une opportunité d’apprentissage. J’essaie d’en profiter au maximum pour vivre des expériences qui me permettent de continuer à m’épanouir en tant que femme à part entière, pas seulement en tant qu’épouse de l’autre. Car quand nous devenons aussi dépendants de l’être aimé, les chances de se perdre soi-même, à travers les sacrifices, deviennent exponentielles. C’est ce qui aurait pu m’arriver, si ce n’était de l’ouverture, de la compréhension et de l’amour de mon mari qui me soutient et m’encourage beaucoup dans tout ça.

À tous ceux/celles qui sont dans une situation semblable, voici quelques-uns de mes trucs afin de demeurer épanoui.e et de faire renverser la situation de blocage à opportunité.

1. S’inscrire à des cours
Pour ma part, j’ai opté pour le yoga et les arts martiaux. Ça aide à se développer un réseau extérieur à celui de l’époux.se et d’acquérir de nouvelles connaissances.

2. Faire du bénévolat 
Afin de se sentir utile et contribuer à une cause ou une entreprise que nous aimons.

3. Explorer son nouveau quartier à pieds, en bus ou à vélo
Pour bien se familiariser avec son nouvel environnement et se sentir chez soi.

4. Voyager, explorer, découvrir, élargir ses horizons
Je le fais continuellement en tentant de nouvelles expériences ou en découvrant de nouveaux paysages, ici ou ailleurs.  

Y-en a-t-il parmi vous, chèr.e.s lecteurs.trices, qui vivent des événements semblables? Avez-vous, vous aussi, vécu des moments difficiles dans votre situation?

Et si, au lieu de répondre « femme/homme à la maison » lorsque l’on nous demande ce que nous faisons dans la vie, nous répondions autre chose?

 
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