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Non, je ne suis ni enceinte ni conductrice désignée
Crédit: StockSnap/Visual Hunt

Ma consommation d’alcool ne regarde que moi! Je trouve malheureux qu'en 2017, j'aie encore besoin de tenir des propos comme ceux qui suivront dans les prochaines lignes. Je trouve malheureux qu'on critique mon choix de consommer ou non de l'alcool, qu'on me demande si je suis enceinte lorsque j'opte pour un 7up. 
 
Ce qu'on oublie souvent, c'est que l'alcool est une drogue. Une drogue douce, entendons-nous, mais une drogue quand même. Plus précisément, l'alcool se retrouve dans la catégorie des dépresseurs. 
 
Pourquoi moi, celle qui fait la promotion à tour de bras de dégustations de bières, de vins, de whiskys et de cocktails, qui partage mes coups de cœur ou mes prochains choix, est-ce que je vous parle de tout ça? Parce que l'alcool, ce n'est pas tout. Je bois de l'alcool avec modération, lorsque je sais que je saurai en tolérer l'effet, parce que j’apprécie le goût et la qualité des produits dégustés et parce que consommer en quantité raisonnable, à l’occasion, me permet de décompresser.
 
Par contre, il m'est arrivé de ne rien consommer pendant de longues périodes, simplement parce que mon état mental ne supportait pas ce dépresseur. Parce que je savais que le lendemain, j'allais broyer du noir toute la journée. Il m'arrive encore de choisir, parce que je suis trop fatiguée, un peu down ou simplement parce que je veux être en forme le lendemain, de ne pas boire. Et dépendamment de qui m'entoure, je choisis de divulguer ou non cette information. Les 7up commandés en chuchotant au bar ont été nombreux lors de 5 @ 7 avec mes collègues de travail. J'ai même déjà apporté une bouteille de vin sans alcool dans un « apportez votre vin ». Dans tous les cas, je n’aurais jamais dû avoir à me justifier puisque le choix de consommer ou non est un choix qui m’appartient. La plupart des gens de mon entourage comprennent que l’alcool n’est pas nécessaire au plaisir et m’appuient dans mes décisions. Par contre, ce n’est pas répandu en société.
 
Même en appuyant à maintes reprises le libre-choix quant à la consommation d’alcool, il semble que la société demande encore une justification claire et nette pour ne pas boire d’alcool. Je rêve du jour où personne ne contestera ni mon jus de pomme (« Pourquoi tu ne bois pas? ») ni ma bière (« Il me semblait que tu avais arrêté de boire! ») dans un bar. Je rêve du jour où ce ne sera pas tabou de ne pas boire et où nous n’aurons pas besoin d’un mois où nous ne buvons pas d’alcool pour réaliser qu'il s'agit d'un choix personnel. Je rêve surtout du jour où nous supporterons ceux et celle qui, alcooliques ou non, sont conscients d'un problème lié à leur consommation, plutôt que de porter un jugement ou de donner notre opinion sur leurs habitudes ou leurs résolutions. 
 
Pour continuer votre réflexion, je vous invite à lire le superbe bilan qu’Élisabeth a fait suite aux 28 jours sans alcool

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