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Ne pas pouvoir aider des enfants qui n’ont pas les moyens : cette faille dans le système médical
Crédit: Florian Klauer/Unsplash

Les ressources en psychologie ou en neuropsychologie sont limitées, je ne vous apprends rien. Ce serait faux de dire qu’il n’y a pas de ressources, mais j’avoue qu’elles ne sont pas toujours accessibles. Parfois, la question de l’accessibilité est surtout une question de portefeuille.
 
En neuropsychologie, certaines évaluations sont offertes à moindre coût, comme dans les cliniques universitaires. Les listes d’attente sont parfois plus longues, malheureusement. Elles sont tout de même à environ 500 $, ce qui reste assez cher. Elles ne sont donc pas à la portée de toutes les bourses.
 
En tant qu’étudiante dans le domaine et étant TDA/H moi-même, je voudrais que tout le monde puisse bénéficier d’une évaluation s’ils ou elles en ressentent le besoin. Un diagnostic c'est utile, en dehors de son étiquette. Par contre, je suis bien consciente que si une famille a du mal à s’alimenter ou se loger, payer un.e neuropsychologue c’est probablement pas la priorité numéro un.
 
Ce qui est dommage, c’est que le système éducatif fonctionne selon le diagnostic pour donner des services. Le.la neuropsychologue peut poser le diagnostic, mais peut aussi fournir des recommandations adaptées selon les faiblesses et les forces du profil cognitif. À l’école, ça peut drôlement aider un enfant en difficulté.
 
Encore une fois, comme pour beaucoup de services, c’est surtout accessible pour les plus fortuné.e.s. J’ai peur que ceux qui le sont moins ne puissent jamais obtenir l’aide dont ils ou elles ont besoin pour performer à leur plein potentiel à l’école. Déjà, c'est difficile au plan financier, puis en plus ils.elles doivent continuer d'essayer sans avoir les ressources auxquelles ils.elles auraient amplement droit.
 
Je me vois devenir neuropsychologue plus tard et constater à quel point le service que je vais rendre sera exclusif à une classe précise de personnes et j’éprouve un profond malaise avec ça! Je sais que nous ne pouvons pas aider tout le monde et que nous sommes des humains, mais je trouve ça triste de « participer au système » qui favorise les plus riches… Je sais que sans tutrice de maths, je n'aurais probablement pas passé mes cours au secondaire. Ce n'est pas normal que l'accès aux services soit défini par le compte en banque.
 
Les neuropsychologues doivent par contre être payé.e.s à leur juste valeur, mais il me semble que le remboursement de frais de soins de santé mentale ne devrait pas être seulement couvert par les assurances privées. Souvent, une certaine partie des frais est couverte. Une évaluation coûte environ 1 200$ à 1 500 $ au privé, donc même après un certain remboursement, ça reste que c’est beaucoup d’argent.
 
Le même problème se trouve en psychothérapie, où une rencontre est d’environ 100 $ de l’heure. Sans assurances privées, la personne a droit à 6 séances gratuites après une tentative de suicide. Or, la psychothérapie prend souvent beaucoup plus de temps, surtout dans le cas d’une tentative de suicide où la détresse psychologique est immense. Il y a des blessures psychologiques importantes qui méritent d’être adressées sans avoir la contrainte de devoir être guéri.e.s après six petites heures… À mon avis, il est temps que la santé mentale soit prise au sérieux et qu’elle ait la place qui lui revient!
 
Dans un autre ordre d’idées, si vous avez déjà eu recours à un.e. neuropsychologue, pour votre enfant, l’Association québécoise des neuropsychologues (AQNP) conduit présentement un sondage pour savoir comment améliorer les services. C’est juste ici pour y participer. 
 

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