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« What if I fall? Oh, but my darling, what if you fly? »
Crédit: Tonktiti/Shutterstock

La semaine passée, une de mes élèves et moi discutions de ses projets d’avenir et particulièrement ceux en lien avec son éventuel parcours collégial. Après m’avoir expliqué les programmes qui l’intéressaient et ses objectifs de carrière, elle a fait une pause, a pris une grande respiration et, inquiète, m’a posé une question si simple, mais si compliquée à la fois : « Madame, qu’est-ce qu’il m’arrivera si je me trompe? »

Ouf. La question à 100 $. La question qui se retrouve dans les pensées de tous mes élèves, et avouons-le, dans les nôtres aussi, même en étant adultes. Qu’est-ce qui arrivera si nous nous trompons? Si nous choisissons la mauvaise route? Si nous changeons de parcours? J’y ai réfléchi un court moment, puis je lui ai répondu : « Absolument rien, ma chérie. Rien. » Je voyais bien à quel point ma réponse la surprenait, mais c’était vrai. Rien n’arrivera puisque rien ne s’est encore produit. D'ailleurs, n'est-ce pas le principe de Lavoisier : « Rien ne se perd, rien ne se crée, tout se transforme »? Les choix nous forgent et nous transforment à leur façon. Que ce soit notre personnalité ou nos expériences de vie. Ils font partie de nous. C’est ce qui nous différencie des autres. 'Vaut donc mieux apprendre à les assumer, non?

Au fond, ce n’est pas la destination qui importe, mais bien le chemin parcouru. Le fun, il est là. Faites une rétrospection de votre existence. Regardez autour de vous. N’y a-t-il pas quelqu’un.e qui ne se retrouverait pas à vos côtés si vous aviez toujours suivi le même chemin? Est-ce que l’enfant dans vos bras y serait? Votre carrière qui vous motive tant aurait-elle été la même? Pourtant, notre vie maintenant est l’enchaînement de tous les choix que nous avons pris au quotidien. Parce qu’un choix ne reste que ça : un choix. Il n’est ni bon, ni mauvais. Il a sa propre nature. Se tromper est une question de perspective. Pour vous, c’était une erreur. Pour moi, c’était une épreuve à surmonter.  Pour l’autre, la plus belle expérience de l’année. 

« Madame, qu’est-ce qu’il m’arrivera si je me trompe? » La question de mon élève était légitime, mais sa peur reflétait celle de la société. La rengaine qu’on se fait répéter quotidiennement : ne te trompe pas, sois parfait.e, souris et fais ce pour quoi on te paye. Je refuse d’enseigner cette philosophie en classe, mais je refuse encore plus de l’appliquer dans ma vie. Il est vrai que c’est épeurant de se tromper parce que ça donne l’impression de sauter dans le vide. Sans parachute. Mais ça l’est encore plus de suivre la trace qui nous a été imposée. La poète Erin Hanson m’inspire par ses nombreuses proses, mais une s’applique parfaitement ici : « What if I fall? Oh, but my darling, what if you fly? » 

 

Crédit : thepoeticunderground/Instagram
 

Exactement. What if you fly? Il faut prendre des risques. Et encore plus s’ils nous sortent de notre zone de confort puisque c’est à partir de ce moment que nous apprenons véritablement à voler. Je suis la première à ressentir un vertige lorsque je fais quelque chose pour la première fois. Je suis la première à avoir peur simplement parce je change mon emploi du temps. Mais lorsque je le fais, je termine toujours par m’adapter. Par trouver le moyen d’être au bon endroit, au bon moment. Et c’est à cet instant précis que je deviens fière de moi.Pour y arriver, il suffit de respirer un bon coup, de regarder autour de nous et d’être reconnaissant pour tous ces petits choix qui nous ont guidés vers notre propre destinée.

Alors allez-y. Envolez-vous.
Un choix à la fois. 
 

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