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S’excuser pour tout, tout le temps
Crédit: Jean Gerber/Unsplash
Quelqu’un m’a dit récemment une phrase qui m'a fait l'effet d'une petite claque derrière la tête. Une personne que je côtoie, sans vraiment bien la connaître, m’a dit : « Cesse de t’excuser tout le temps. S’excuser, c’est un signe de faiblesse! ». Je ne sais pas si l’effet de claque est venu de sa phrase ou de ma réponse. T’sais, ce genre de réponse qui sort instinctivement, sans y avoir réfléchi avant? C’est exactement le type de réponse que j’ai eue : « Je dois être faible pas mal, je passe mon temps à m’excuser! »

Avec le recul, j’ai pris conscience à quel point c’est lourd, cet aspect de ma personne. Parce que, effectivement, je passe clairement mon temps à m’excuser. Pour tout. Absolument tout. Tout le temps. D’aussi loin que je me souvienne, j’ai pas mal tout le temps (ou presque) eue cette mauvaise habitude. Je sais pertinemment d’où ça vient également.

Le besoin de plaire. De ne pas décevoir. C’est vraiment fort chez moi. Je veux à tout prix éviter la confrontation, les critiques et les conflits. Alors, envoye la grande, excuse-toi. Pas grave si ce n'est pas nécessaire. Pas grave que le problème ne soit pas de ma faute. Que je ne sois pas responsable de ce qui arrive. Pas grave que ce soit une gaffe de rien du tout. 'Faut que je m’excuse. Pis pas juste une fois. Nenon. Faut que je m’excuse jusqu’à ce que ce soit fatiguant.

Je suis intense comme personne et souvent, je n'ai pas de marge. Pas de limite. C’est pas mal tout le temps « toute ou pas pantoute ». Ce qui fait que ça gosse. Je n'ai pas de misère à l’avouer. Je suis pas mal certaine que malgré l’amour que mes proches me portent, ça les énerve, eux aussi.

Et dernièrement, ben depuis que je me suis fait dire ça, je le réalise. Je m’ouvre les yeux. Encore plus dans les moments où ça m’arrive de le faire. J’ai une très grande prise de conscience. « Hey, 'faut que t’arrêtes. Cesse de t’excuser! ». 'Faut que j’apprenne à m’excuser quand c’est le temps, quand c’est le bon moment. Quand c’est nécessaire. Et que c’est senti. Pour vrai.
Je ne compte plus le nombre de fois où j’ai fait des excuses qui n’était pas sincères. #MeaCulpa. Le genre d’excuses faites pour juste arrêter le conflit ou parce que quelqu’un me l’a demandé. C’est pas nice, hein?

Pourtant, c’est arrivé souvent. C’est tellement plus facile de faire ça que d’attendre que l’autre prenne ses responsabilités et s’excuse. Ou encore de prendre le blâme lors d'une situation pis de juste m’excuser pour ne plus en parler. Merci bonsoir, on passe à un autre appel.

Dans toute cette prise de conscience-là, il y a aussi qu'il n'y a pas longtemps, le prof de mon fils m’a dit que mon garçon faisait la même chose. Il s’excuse pour tout, tout le temps. Il n'a pas la notion de quand il faut s’excuser et quand ce n'est pas nécessaire. Deuxième claque. Je lui apprends ça. Moi, sa mère. Alors, j’ai pris la décision de me prendre en main et d’essayer de déconstruire cet aspect de ma personnalité.

Pour moi, oui, mais pour lui aussi. À 6 ans, je n'ai pas envie qu’il continue sur ce chemin et se retrouve, comme moi, à passer une partie de sa vie à s’excuser pour tout, sans comprendre pourquoi. Remarquez qu’à son âge, c’est plus facile qu’au mien.

Mais c’est un beau défi que d’apprendre à déconstruire des choses que nous avons apprises.
 
Avez-vous cette habitude?

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