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Quand on se compare, on se console #Not
Crédit: Matt Sclarandis/Unsplash

Mon copain et moi parlions l’autre jour de la façon dont nous gérons individuellement nos problèmes. Comment faisons-nous pour aller mieux? Comment nous consolons-nous? Nous avions deux avis contraires sur la question et, selon moi, je ne dois pas avoir la plus populaire. 

Il est généralement très calme, rien ne le stresse vraiment, car, pour lui, il y a toujours quelqu’un quelque part qui vit une situation pire que la sienne. J’en conviens, c’est un moyen légitime de voir la vie et de passer à travers un moment difficile. 

Personnellement, je n’aime pas comparer mes problèmes à ceux des autres. Me comparer physiquement, mentalement, comparer mon travail ou mes efforts oui, je le fais constamment, mais je préfère ne pas penser aux autres quand je ne vais pas bien. 

Vous me direz peut-être que c’est une vision égoïste. Je suis consciente, après une période sombre et avec du recul, que ma vie est, dans sa généralité, heureuse et réussie et qu’il y a bon nombre de choses pour lesquelles je ne devrais pas me plaindre. Toutefois, sur le moment, je ne vois vraiment pas comment minimiser mon problème en le comparant à pire pourrait me faire aller mieux. 

Je vais être honnête avec vous, j’ai toujours eu du mal à ne pas le faire. Néanmoins, deux phrases dans ma vie m’ont aidée à changer d’idée. 

La première vient de ma mère. J’ai souvenir de l’avoir appelée un soir en pleurant, découragée et triste et de lui avoir raconté mon histoire et d’avoir fini ma tirade en disant que je m’en voulais de l’avoir dérangée, parce que ce n’était rien comparé à ce que d’autres vivaient. Elle m’a répondu : « On s’en fout des autres. Pour le moment, ma petite fille ne va pas bien et c’est ça qui compte. » À ce moment, je me suis sentie écoutée comme jamais.

La deuxième phrase vient de ma sœur, qui étudiait à cette époque à l’université alors que j’étais encore au secondaire. Je me suis arrêtée en plein milieu de mon discours, parce que je me suis dit que de petits conflits d’école secondaire n’équivalaient sûrement pas au stress des études supérieures. Elle a répliqué : « Tes problèmes sont aussi importants que les miens. Même si nous ne les vivons pas au même niveau, si ça compte pour toi, alors ça ne doit pas être négligé. »

Avec le temps, je me suis rendu compte qu’en effet, les sentiments que j’ai sont valides. Ils correspondent à ma situation, à ma personnalité et à ma personne. Ils méritent d’être exprimés. Même si ça ne règle rien sur le coup, au moins ça m’aura fait du bien de me vider le cœur. Les réduire à une comparaison me fait sentir coupable de me plaindre, émotion dont je n’ai pas besoin dans ces moments.

De nombreuses fois, en écoutant, conseillant et consolant des ami.e.s, j’ai pu constater ce qui se passe quand je suis à la place de ma mère au téléphone. Personne n’aime se faire dire d’arrêter de pleurer parce qu’il y a des gens dans des situations pires que la sienne. Personne n’aime se faire rabaisser quand il.elle est déjà au plus bas. Je crois qu’il faut accepter ce que nous ressentons, trouver la source de la crise, comprendre ce qui se passe et quelles sont les solutions au lieu de s’emmitoufler dans le déni en couvrant nos sentiments de comparaisons.

J’ai encore beaucoup de chemin à faire en ce qui concerne ce sujet, parce que ma façon préférée de me rabaisser est de penser aux autres et combien je me crois inférieure à eux. Par contre, je considère être dans la bonne voie si j’ai déjà appris ceci : je suis normale, j’ai aussi le droit d’avoir des problèmes et ça ne concerne que moi. La personne qui devra y faire face, ce n’est pas quelqu’un d’autre, c’est moi. C’est correct de penser à soi des fois!

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