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Yo, pas chill ton texte, Pat

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Yo, pas chill ton texte, Pat
Crédit: oneinchpunch/Shutterstock

J’ai subi (oui oui, subi) plusieurs partages du texte de Patrick Lagacé qui critiquait bashait la génération des milléniaux. Je me suis demandé si c’était une panne d’inspiration, une attaque personnelle suite à une conversation désagréable avec deux ou trois personnes à C2 ou peut-être juste une façon de varier son lectorat… Qui sait!
 
Après la lecture, je suis restée sceptique. Je me suis demandé si je trouvais ça gratuit et infondé juste parce que je tombais moi-même dans la tranche d’âge visée par la plume de Pat, le yo chillax. J’aurai au moins appris ça dans ce texte, je suis une milléniale! Finalement, je ne pense pas que ce soit parce que je suis née en 1989 qui fait que son texte me dérange. Du moins, c'est pas seulement ça…
 
Je ne pense pas que ce soit parce que Pat me qualifie de milléniale que je trouve son texte de mauvais goût. Je sais bien qu’il s’agit d’un texte d’opinion, mais la généralisation basée sur va savoir quoi m’irrite. Bien désolée que l’expérience de C2 de Monsieur Lagacé ne se soit peut-être pas déroulée comme il l’avait souhaité… Ça lui aura au moins permis d’obtenir des likes pour des critiques que nous sommes tou.te.s tanné.e.s d’entendre.
« T'sais, les jeunes de nos jours, hein! »
 
L’échantillonnage de Pat pour se forger une opinion qu’il semble trouver valide et qui mérite même d’être mise sur papier écran, est composée de DEUX personnes (probablement privilégiées) présentes à UNE des conférences données dans le cadre du festival C2. Vite de même, c’est assez faible comme méthodologie pour pouvoir généraliser quoi que ce soit à une génération complète. C’est comme si je me basais sur Céline Dion et Guy Laliberté pour dire que les Québécois.e.s de cette génération sont fortuné.e.s à l’os, donc qu’ils.elles se plaignent pour rien. Pas mal certaine que Céline et Monsieur Laliberté (et Pat aussi d’ailleurs) ne sont pas représentatifs des gens de leur âge.
 
J’aurais pu m’étendre sur les failles commises par la génération avant moi et déblatérer là-dessus pendant 600 mots, mais j’évite de jouer au « tennis » de jugement de valeur. Ce serait aussi assez incohérent de dénoncer une erreur logique et de la répéter à mon tour. J’essaie d’être cohérente, t’sais.

J’aurais pu aussi énumérer tous les exemples de personnes de mon entourage qui sont suréduqué.e.s et qui ne trouvent pas d’emploi dans leur domaine, ou encore celles qui acceptent des emplois non rémunérés pour bâtir leur expérience et se tailler une place dans un milieu de plus en plus compétitif… J’aurais pu faire ça, mais je suis une milléniale qui ne choisit pas la facilité, quelle drôle de bibitte je fais hen! N’allez pas penser que je me crois donc spéciale. Ha!
 
Maintenant que la question de la généralisation (de marde) a été traitée, à supposer que notre génération vit dans de meilleures conditions que la précédente, je me demande vraiment ce qui a de mal à ça. Ce n’est pas justement le but, de ne pas stagner dans les mêmes barrières sociales que les gens qui nous ont précédés et de chercher, du mieux possible, à améliorer un peu la vie de ceux.celles qui suivront? Je ne veux pas nécessairement que la génération après moi en arrache juste parce que moi, j’ai trouvé ça rough pis que j’ai travaillé fort…

Crédit : Giphy

 
La chose la plus impressionnante du texte, c’est l’écart marqué entre l’abondance de mots utilisés et la pertinence du message véhiculé. Patrick Lagacé aurait pu se sauver bien du travail en résumant son article par deux petites phrases : « Mononc Pat vous le dit les jeunes, faut travailler fort dans vie. Vous n’avez rien vu vous autres, moi dans mon temps c’était pas de même ».
 
Bisous, yo? Non merci.
KKChow.

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