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J’ai pris du poids et mon plan n’est pas de le perdre
Crédit: Frank Park/Unsplash

J’ai pris environ dix livres depuis la dernière année. En fait, je suis à un poids que je considère « naturel », chose qui ne m’était pas arrivée depuis longtemps. Je me faisais écœurer quand j’étais plus jeune parce que j’étais plutôt boulotte, et c’était très péjoratif. Du moins, c’est ce que j’en retirais.

Toutes ces moqueries et méchancetés m’ont menée vers une dépression et un trouble du comportement alimentaire pour les cinq années qui ont suivies ma deuxième secondaire. C’est à ce moment que les gens ont commencé à me remarquer et à me complimenter. C’est comme ça que ça marche apparemment. Je me tuais à petit feu, mais au moins j’étais considérée par #LesGens juste avant.

J’ai réussi à remonter la pente, mais je posais constamment la question « Est-ce que j’ai l’air grosse? » à tout le monde de mon entourage. J’avais besoin d’être mince, j’avais besoin que le regard d’autrui nourrisse mon narcissisme. À cette époque, bien que j’avais recommencé à manger, j’étais obsédée par mon physique et abreuvée par le culte de la minceur.

Quelques mois plus tard, j’ai été happée de plein fouet par la maladie qui a magané mon corps sur un pas pire temps. Les onze dernières années ont meurtri mon enveloppe corporelle de cicatrices, de vergetures, de douleurs et de blessures. Mon poids jouait au yo-yo entre les crises et les traitements de cortisone qui me faisaient gonfler comme un ballon. D’un mois à l’autre, je pouvais gagner ou perdre quinze livres, ce qui ne faisait qu'augmenter la curiosité malveillante des gens.


Crédit : Giphy
 

Ce n’est que depuis la dernière année que je suis stable (je touche du bois). J’ai donné tous les morceaux qui ne me faisaient plus et j’en ai profité pour me refaire une garde-robe en me fiant sur le look et non sur la taille. Je ne suis pas au régime et je ne m’entraîne pas pour maigrir. Je suis capable de dire que j’aime mon corps avec toutes les courbes et les plis qu’il présente. Je ne chiale plus sur mon poids, car aujourd’hui je considère que je suis pas mal plus qu’un nombre sur une balance. Je crée des malaises quand je dis que je me trouve belle comme je suis et j’envoie chier tous ceux qui me parlent de minceur et de santé. J’ai dix livres de plus, mais maudit que je me sens bien, et surtout, en santé. 

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