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Retour sur un séjour en Grèce : un constat quant à l’effet de la technologie sur le tourisme
Crédit: Mariamichelle/Pixabay

L'autre jour, j'ai fait ce test assez amusant qui dévoile notre âge selon nos valeurs et notre mode de vie et j'ai appris, sans grande surprise, que j'ai 42 ans d'âge technologique! C'est presque deux fois mon âge réel! J'aime penser que je suis old school puisque je préfère avoir un forfait cellulaire sans données et que je n'ai pas de compte sur les réseaux sociaux autres que Facebook, mais je dois tout de même me rendre à l'évidence : je ne suis juste pas techno, pas pantoute! Alors me voici en quelques mots justifier ma position de ne pas aimer le fait que nous ayons maintenant accès à mille et une applications au bout de nos doigts.

J’arrive tout juste d’un séjour de trois semaines en Grèce. Chaque fois que je pars en voyage ces temps-ci, je constate à quel point la technologie a évolué et à quel point nous sommes loin de devoir chercher désespérément des « cafés Internet » à connexion douteuse pour souhaiter entrer en communication avec notre famille au moins une fois pendant notre voyage. Dans mes dix années d’expérience de voyages en sac à dos, le monde s’est adapté à cette évolution rapide de la technologie, mais pas moi, évidemment. Je pars très rarement avec mon téléphone intelligent (de toute façon, je n’ai pas de données, comme je vous le disais) et je persiste à écrire TOUT dans un journal de voyage. So cool. Malheureusement, il y a deux choses qui me désolent dans l’effet de l’évolution de la technologie sur le tourisme.

Premièrement, il semble maintenant exister une réelle quête de la photo parfaite. Les gens veulent la meilleure photo possible pour leurs réseaux sociaux, ce qui les pousse à poser des gestes irrespectueux ou même dangereux. Avez-vous déjà entendu parler du touriste allemand qui est mort au Machu Picchu en prenant un égoportrait? En Grèce, j'ai vu des gens mettre leur vie en péril aussi, pour prendre une jolie photo. J’ai vu des gens monter sur des toits d’églises et de maisons! À Santorini, les édifices sont construits sur un rocher. Les rues sont à la hauteur des toits. Les toits sont donc très accessibles. Il suffit de faire un pas au-dessus de la barrière et vous y voilà. J'ai aussi vu des pancartes écrites en semblant d'anglais qui disaient « Do not climb » ou « Do not walk here » sur les toits! C'est particulier qu'il faille demander aux touristes de respecter la propriété privée. Ça devrait aller de soi.

Crédit : Capture d'écran de JoséEve McCarthy/Contiki

Même dans la publicité de cette compagnie de voyages organisés qui s'adresse aux milléniaux, ces gens sont assis sur un toit. La photo est magnifique. N’en reste pas moins que de marcher sur le toit d’une maison pour s'y installer le temps d'un cliché, c’est pas mal impoli. Monter sur le toit d’une église, un lieu sacré, l’est encore plus, surtout considérant que le rapport à l'église est très différent d'un pays et d'une culture à l'autre. Les Grecs sont très croyants et pratiquants. Ils ont peut-être été hyper insultés par ce genre de geste. Qui sait? Je crois qu'il est important de prendre conscience de l'impact possible et de la perception des locaux de ce genre de comportement. Voilà. 

Deuxièmement (beaucoup moins moralisateur comme point, je vous le promets) je trouve dommage que l’accès à Google Maps soit devenu aussi facile. Pas besoin de cet outil-là en voyage (ou presque). Il ne faut juste pas avoir peur de se perdre! Personnellement, j’adore me perdre dans des villes étrangères. Un de mes meilleurs souvenirs de la Grèce est à Mykonos lorsque mon copain et moi avions pris un chemin vers une entrée de maison pensant que c’était un chemin public. Gênés de réaliser ce que nous avions fait, nous avons été accueillis par une petite madame grecque en train de vider des sacs de son auto, toute souriante de nous voir aussi perdus avec nos gros sacs à dos. Elle ne parlait pas anglais, mais nous a tout de même offert un téléphone, qui ne nous était pas utile, mais bon. Elle a appelé son fils pour nous donner un coup de main et nous avons réussi à nous comprendre. Ils ont su nous rediriger avec du grec parsemé de signes et de bruits. Sa volonté de nous aider nous a fait chaud au cœur. Si nous avions eu accès à un GPS pour nous guider, nous ne serions pas passés par chez elle, nous n’aurions pas fait de détour et n’aurions pas apprécié la générosité des Grecs à leur juste valeur. Bonus : lorsque je voyage dans des pays hispanophones, me perdre me permet de pratiquer mon espagnol en plus lorsque je demande des indications! 

Alors, suis-je la seule milléniale un peu (beaucoup) anti-technologie?

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