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La violence n’a pas de sexe ni de culture
Crédit: 271 EAK MOTO/Shutterstock

Le stress, l'usage inadéquat de la discipline et la mauvaise gestion de nos émotions submergent de nombreux parents depuis la nuit des temps. Si jadis nous pensions que cela avait des conséquences moindres sur la vie d'un enfant, aujourd'hui, il en est autrement. En effet, de nombreux chercheur.se.s se sont penché.e.s sur la question. 

 

J'ai moi-même été à la recherche d'articles écrits dans les dernières années, entre autres sur Naître et Grandir. ICI, on parle entre autres de séquelles d'ordre biologique sur nos aîné.e.s liés au stress et à la violence psychologique. Tandis qu'ICI, on aborde l'impact de la violence verbale et psychologique sur nos merveilleux et inoffensifs enfants, quant à leur confiance en eux et leur sentiment de sécurité. Finalement, concernant la violence physique, il est à noter que, souvent, les parents ou adultes responsables de minis qui font usage de cette forme de violence ont fort probablement vécu eux-mêmes des sévices physiques. Cela part d'une détresse importante et, souvent, d'une mauvaise gestion de sa colère. N'oublions pas que nos bouts de chou apprennent par l'exemple. 
 

Un enfant qui démontre un désintérêt pour ses activités habituelles, qui s'isole, qui pleure, qui véhicule sa colère sur des objets ou des personnes, qui s'endort en classe, qui manifeste des idées de mort ou qui porte des blessures étranges sur le corps : ce sont là des signes non négligeables de souffrance et d'appel à l'aide. Les enfants n'ont pas toujours le vocabulaire qu'il faut pour nous informer quand ça ne va pas, ils ne savent même pas que ce qu'ils vivent est de la violence et que ce n'est PAS normal.

C'est à nous, éducateur.rice.s, professeur.e.s, gardien.ne.s, tuteur.rice.s, ami.e.s proches de la famille, voisin.e.s, inconnu.e.s, name it, de leur venir en aide. Nous devons proposer notre soutien en nommant ce que l'on voit, en disant à l'adulte qui semble à bout de souffle qu'il a besoin d'une aide professionnelle. Que c'est ok de ne pas bien aller, mais qu'il faut agir. Et lorsque c'est insuffisant ou trop urgent, il faut faire un signalement, car la sécurité et la santé mentale de nos enfants en dépendent.

 
Dans ce billet, j'ai tenté de montrer que la violence prend plusieurs formes et qu'elle a différents degrés de sévérité. La souffrance, elle, n'est pas quantifiable. Pour ma part, ma mère nous a élevés, mes sœurs et mon frère, avec des croyances venant de sa propre éducation. Elle était convaincue de nous éduquer à coup de fessées pour que nous soyons des enfants modèles. Est-ce que ça a fonctionné? Cela reste à voir.

Nous portons tou.te.s, à notre façon, notre vécu et nous avons des souvenirs différents de notre enfance. Je ne peux pas parler pour ma fratrie, mais pour moi, les tapes, les coups, les cris et menaces m'ont suffisamment marquée pour que, durant mon adolescence, je n'ose « défier » ma mère.

J'avais PEUR de ma mère.

Je faisais tout pour être une enfant « parfaite » : je l'aidais quand elle me le demandait, je lui offrais même mes services! Je faisais tous mes devoirs, je ne la faisais pas attendre lorsqu'elle m'appelait, je ne rouspétais que très peu, je finissais mon assiette si elle l'exigeait pour ne pas gaspiller et l'offenser. Je restais parfois à la maison lorsqu'elle s'ennuyait à défaut de voir mes amies et j'ai même acquiescé lorsqu'elle a exigé que je n'aie pas d'amoureux avant la majorité.

Mon cerveau a malheureusement effacé beaucoup de souvenirs de mon enfance. Sans doute pour me protéger. Mais tout ce que je sais, c'est que pendant longtemps, ma grande sœur a été ma bouée de secours. Elle a toujours été là pour moi, et ce, même quand elle a quitté la maison familiale. Parlant d'elle, je me souviendrai toujours de mini-moi, cachée dans la salle de bain, apeurée et triste, en train d'entendre dans la chambre ma sœur se faire punir. Et ma mère après qui se demandait ce que je faisais là et qui n'a pas bronché…

 

Je tiens désormais mordicus au bien-être de nos enfants. Si vous utilisez la violence pour disputer vos cocos, ou que vous sentez que la pression monte trop haut, demandez de l'aide. Ne restez pas seul.e.s. Permettez-vous cela et surtout, faites ce cadeau à vos progénitures!

Posons-nous des questions et si jamais nous regrettons un comportement, excusons-nous auprès de notre enfant. Ce sera déjà un bon début.

Voici trois trucs* qui pourraient aider à ne plus être violent :
1. Appliquez la règle des 3 R : « Recule, Respire et Réagis », en vous isolant quelques instants ou en envoyant votre enfant dans sa chambre pour un court moment, le temps que la tension baisse.

2. Travaillez en équipe avec l’autre parent ou l’éducatrice.eur de votre enfant. Le partage d’expériences et d’observations permet de mieux connaître les besoins de votre tout-petit et de s’entendre sur les limites à donner et les qualités à valoriser.

3. Demandez de l’aide extérieure si vous vous mettez trop souvent en colère contre votre enfant et que vous sentez que vous perdez le contrôle. Voici trois ressources que vous pouvez utiliser :
-Vous pouvez vous diriger vers le CLSC de votre secteur ; 
-Vous pouvez appeler la ligne d'écoute Parents ;
-Vous pouvez peut-être utiliser les services de la Maison Kangourou.

 
 
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