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Il me ronge en dedans, ce monstre

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Il me ronge en dedans, ce monstre
Crédit: Alex Jones/Unsplash

Il me ronge en dedans. Ça fait un bout qu’il s’est installé. Tranquillement, mais sûrement, comme dirait ma grand-mère.

La rapidité des jours qui passent, l’oxygène qui s’évapore aussi vite qu’elle est arrivée, la pression des heures, le rendement des courriels, les notifications par-dessus la tête, la respiration qui perd la cadence, l’essoufflement des secondes : c’était mon quotidien. Prise dans cet ouragan de vite-plus-vite et de détresse, le moment présent, il était où dans ça lui? Il n’est jamais venu, même si j’avais besoin de lui…

Ça commence comme ça. Tranquillement, on s’enfonce, on ne réalise rien. On ne réalise pas qu’il s’installe, qu’il prend le contrôle.  Il est là, je le vois. Il me pousse au fond, me bloque aux émotions quotidiennes, me fait mal en dedans et m’isole dans ma chambre.

Parfois, y’a du répit. Parfois, il est clément. Je souris, parfois. Je ris, parfois. Je suis motivée, parfois. Je me lève tôt, parfois. Parfois, ça arrive. Il n’est toutefois pas toujours comme ça. Il a plusieurs visages. Ça tourne vite tout ça. Ça, ça me blesse. Face à l’incompréhension, je ne sais pas comment l’expliquer aux gens… Comment leur expliquer que malgré les mots envolés dans le vent, malgré les pleurs noyés dans la pluie des jours gris, que ce n’est pas moi qui ai le contrôle? Je n’ai pas choisi de ne pas te répondre, d’éviter ton message, de rester froide. Ce n’est pas moi, je le jure! C’est lui, le monstre.

Je suis prise ici pour je ne sais combien de temps. Il contrôle tout et me tient captive. Il ne me parle pas. Il reste silencieux.

Je ne sais pas quand je vais pouvoir voir la lumière au bout du tunnel. J’imagine que ça va arriver un jour. Un jour où les fleurs vont revenir embellir le paysage, où grand-maman aura fait sa tarte au sucre ou un jour où j’aurai été au parc lire quelques articles. Peut-être que ce jour-là, l’autre reviendra. Celui qui me faisait rire et sourire naturellement. À ce moment, je saurai que le monstre a quitté, qu’il est reparti. Je saurai que celui que je prenais à petite dose s’est installé pour vrai et qu’il a repris les commandes pour de bon.

Bonheur, où es-tu? Je t’attends!  Dépêche-toi, j’ai peur de ce monstre…

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