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Le blues post-voyage ou le dur retour à la réalité
Crédit: Nathan Nelson/Unsplash

Chaque été depuis les quatre dernières années, j’ai le privilège de partir en voyage pour quelques semaines.  À chacun de mes retours j’été un peu triste et je n’avais aucunement envie de revenir à la maison. Il faut savoir que je suis quelqu’un qui ne s’ennuie pas du tout quand je suis en voyage : ni de ma famille, ni de mon copain, ni de ma maison, ni de mon lit, bref, de rien du tout.

Je pensais que le sentiment de nostalgie que je vivais lorsque je rentrais à la maison était le blues post-voyage (aussi appelé syndrome post-voyage). J’avais le moral bas et pas grand-chose ne me tentait. J’avais tout de même hâte d’offrir à mes proches les souvenirs que j’avais rapportés et de raconter quelques épopées cocasses.

Cette année, je peux dire que j’ai vécu le vrai syndrome post-voyage et que ça n’avait rien à voir avec mes émotions des dernières années. Dès que j’ai mis les pieds dans l’aéroport pour revenir au pays, je retenais mes larmes tellement je n’avais pas envie de rentrer (larmes que je n’ai pas retenues bien longtemps).

La première semaine suivant mon retour, il n’était pas rare que j’éclate en sanglots out of the blue plusieurs fois par jour. Les trois premiers jours, je suis restée enfermée dans ma chambre, rideau fermé, en vidant la batterie de mon cellulaire, moi qui habituellement me mets une alarme à 8 h 30 pour ne pas manquer ma journée. Mon gentil copain m’apportait à dîner comme je n’avais pas la force de me faire à manger.

Je n’ai pas été en mesure de défaire mon sac pendant les deux premières semaines et demie parce que la vue d’un morceau de vêtement porté en voyage me donnait le motton. Même chose pour les souvenirs et les photos. Je devais terminer mon journal de voyage et je n’y suis jamais parvenue parce que me remémorer les moments passés me rendait plus triste que joyeuse. Lorsqu’on me demandait comment s’était passé mon voyage, je n’étais pas capable de répondre sans pleurer.

C’est vraiment difficile à expliquer aux proches qui souvent ne comprennent pas pourquoi le retour est si dur (surtout lorsque l’on n’est pas parti très longtemps). J’avais l’impression de passer pour un bébé gâté et que ma peine était ni rationnelle ni justifiée.

Je sais qu’éventuellement ce ne sera que du positif qui sera associé aux souvenirs de mon voyage. C’est même déjà en train de s’en aller en ce sens. En même temps, cela veut probablement dire que j’ai passé de vraiment beaux moments.   

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