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Sous le joug d’un pervers narcissique – Partie 2
Crédit: Ben Rosett/Unsplash
Voici la suite de mon histoire.

Ce jour-là, on devait aller souper tous ensemble, une coutume d’équipe qu’on avait établie pour le fun, quand on devait travailler un 12 heures en prévision d’un jour férié. Mon copain de l’époque revenait de voyage après plusieurs semaines à l’extérieur de la région alors j’avais signifié que je préférais aller chez moi pendant mon heure de souper. Une autre collègue voulait m’accompagner puisqu’on en profiterait pour aller se chercher un petit lunch en chemin.

Mais mon boss l’a très mal pris.

Il a sauté une coche monumentale. Il est entré dans une colère terrible parce que selon lui j’essayais de diviser l’équipe et je n’étais pas loyale aux autres.

Après coup, j’ai compris qu’il me faisait une espèce de crise de jalousie, ce qui confirmait certains soupçons que je préférais ne pas avoir quant à certaines de ces intentions…

Mais sur le coup, je ne comprenais pas sa réaction démesurée. L’équipe non plus. C’était tellement enfantin comme réaction que je pensais qu’il s’agissait d’un malentendu : il ne pouvait pas réagir de la sorte pour seulement ça.

Mais il ne l’entendait pas ainsi. Quand je suis revenue de mon heure de souper, je suis allée le voir pour tenter de le raisonner. Il a crié, que dis-je hurlé, que j’étais une égoïste qui ne pensait qu’à moi. Il est entré dans une telle colère qu’il a tiré son clavier dans le mur. Il m’a demandé de ne plus lui adresser la parole et de sortir de son bureau immédiatement parce qu’il était trop enragé contre moi.

Je suis partie m’asseoir à mon poste dans la plus grande incompréhension. L’équipe aussi, mais en même temps on était tous habitués à ses excès de colère. Je me disais que ça lui passerait, mais en même temps une angoisse incontrôlable naissait au fond de moi. Je me sentais avec un gros « motton » de culpabilité sans pouvoir savoir exactement pourquoi.

Nous ne nous sommes plus reparlé de toute la soirée. Quand je suis arrivée chez moi, je lui ai envoyé un message pour m’excuser (Ben oui!) et lui dire que j’aimerais bien m’expliquer de nouveau avec lui le jour suivant, que j’étais persuadée qu’il s’agissait d’un malentendu. Mais il a continué à me traiter d’égoïste par texto. Il m’a dit qu’il pensait que j’étais différente, mais qu’au fond, j’étais comme les autres, qu’il était bien déçu et qu’il allait s’en rappeler. Il m’a aussi mis dans la face qu’il avait tellement « smatt » avec moi de m’accorder le droit de faire un voyage pour les besoins du travail et que cette façon de le remercier était inacceptable. Je lui devais plus de respect. #GrosChantage

J’étais littéralement sur le cul. Je ne comprenais pas ce qu’il y avait de si dramatique. J’essayais de me raisonner, mais il était si persistant et me traitait toujours comme si j’étais tellement inférieure à lui que j’avais comme d’habitude envie de lui donner raison. Mais cette fois quelque chose clochait… C’était moi ou lui le fou de l’histoire? Je ne voulais pas me laisser faire, convaincue qu’il était lui dans l’erreur.

Le jour suivant il n’a pas voulu non plus m’adresser la parole. Il me fuyait. Je commençais donc à prendre la mesure de ses paroles. Connaissant de quoi il était capable en termes de colère et de haine, j’ai développé une peur extrême de lui.

Le mardi, au retour du congé, il ne me regardait même pas dans la réunion d’équipe. Il ne me donnait pas le droit de parole et ne réagissait pas quand j’intervenais. Il avait décidé de me mettre de côté. Ma peur pour lui a continué de grandir de manière exponentielle au fil des heures. Chaque fois qu’il se levait de sa chaise au bout de la salle, je prenais peur. J’avais littéralement peur de mourir tellement j’étais terrorisée. Après plusieurs jours à ne pas dormir, craindre la mort et anticiper comment serait chaque prochaine minute à travailler pour lui, mon corps a commencé à capoter. J’avais des maux de ventre terribles et des sueurs froides. J’étais sur l’adrénaline 24 h/24. J’avais une immense boule dans l’estomac et je ne mangeais plus. Je ne faisais que vider mes intestins déjà vides. Mon cœur battait à un rythme d'enfer et je sentais un poids énorme sur ma poitrine qui me coupait le souffle. Je suis allée consulter le médecin de mon copain qui a accepté de me voir en urgence. #TeamPasDeMédecinDeFamille

Il ne savait alors pas qu’on commencerait ensemble un long chemin vers ma guérison. Ce boulot m’avait rendue malade depuis trop longtemps. Il était temps que ça cesse mais le chemin s’annonçait ardu.

La suite, ici.

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