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Le féminisme : nouvelle vache à lait pour les artistes masculins du Québec
Crédit: Couleur/Pixabay

Il y a de quoi qui me chicote dernièrement. Je vais vous en parler et vous allez peut-être comprendre pourquoi ça me gosse ou bien me dire que j’exagère et que les femmes se plaignent le ventre plein icitte au Québec. Je m’affiche fièrement comme féministe. Ça m’a pris un certain temps avant de bien comprendre tous les grands enjeux se cachant derrière ce mot de neuf lettres qui fait tant réagir #LesGens et maintenant que je me sens solide et informée, j’affronte la société avec un féminisme inébranlable.

Je ne suis pas la seule à défendre la place de la femme dans notre société, qui vise une société égalitaire et qui se bat quotidiennement contre la foutue culture du viol. Oh no mon coco, il y a plusieurs femmes fortes qui militent, mais il y a aussi certains hommes qui se proclament haut et fort comme des féministes purs et durs. Ces derniers sont de plus en plus nombreux, et ce phénomène est bien concentré dans le milieu artistique québécois. Ne me lancez pas de roches tout de suite, je suis fort heureuse de voir des hommes se tenir debout sur la place publique pour la cause des femmes, je ne suis juste pas si down avec les hommes qui veulent un plus grand public au profit des femmes. Voyez-vous la nuance?

                                                                        Crédit : Giphy

J’ai eu mon lot, dans la dernière année, d’artistes qui utilisent le mot « féministe » à toutes les sauces. J’ai vu trop de spectacles où les humoristes se valent une bonne main d’applaudissement, quasi-ovatrice, parce qu’ils commencent leur blague par « Moé dans vie, chu féminiss… ». Jusqu’à ce que la blague se poursuive par : «  Les femmes vous êtes bonnes parce que sans vous, les hommes ne pourraient survivre. Vous faites le souper, le lavage, vous vous assurez à ce qu’on mange nos fruits et légumes pis la maison sent toujours la p’tite lavande ». Il est là le problème. De tels propos sont loin de se rattacher au féminisme. La charge mentale, ça vous parle?

Je les vois partout ces messieurs aux allures fidèles, coquins-cutes qui se présentent bien avec un ressenti presque touchant. Ils chantent l’hymne à la femme, mais acceptent le cachet supplémentaire qui vient avec le privilège de son sexe. Ils s’approprient un terme sans prendre en considération toute l’histoire qui l’a créé pour faire un peu plus de blé. Comme si leur place n’était pas assez assurée, ils parlent au nom des femmes, elles qui sont encore en minorité.

Ils sont adulés, respectés et valorisés. « Des bons Jack », comme ils disent. Pendant ce temps, les femmes, celles qui défendent leurs idéaux, qui ont une vision, qui parlent de leur vécu sur scène ou dans les médias, se font dire de se taire, qu’elles exagèrent, qu’elles mentent, qu’elles n’avaient qu’à se fermer les jambes. Pendant qu’un se fait lancer des fleurs, des artistes féminines reçoivent le vase et tous les éclats de verre qui viennent avec.

                                                               Crédit : Giphy

J’en parle parce que j’en ai assez de constater à quel point les doubles standards sont encore tellement présents au Québec. L’homme est l’idole et la femme est maîtresse. Les paroles des hommes abreuvent un peuple assoiffé et celles des femmes sont constamment questionnées. Des dick pics, des messages haineux, des menaces de mort et tout ça parce que ces femmes ont des convictions et se disent elles aussi féministes.

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