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Pourquoi je trouve ça important de dire que je change de médicament
Crédit: Michał Grosicki/Unsplash

En gros, ça fait cinq ans que je suis en dépression diagnostiquée. J’en ai parlé en long et en large sur les deux sites et sur mon Instagram. J’essaie de ne pas cacher que ça va mal, même si ce ne sont pas nécessairement des articles lus ou des photos likées. Disons que je le fais 50 % pour aider les autres, et l’autre partie, je la fais pour m’aider. Je m’explique.

Quand j’ai commencé à parler de maladie mentale, disons que les idées étaient un peu moins avancées quant à sa déstigmatisation. D’une part, on me demandait pourquoi j’en parlais et à quoi ça servait, et de l’autre, je me faisais envoyer des centaines de messages inbox pour me dire merci, entre deux tranches de difficultés de la vie vécues par des gens que je connaissais, ou non. C’était très mixed feelings, mais comme ça me libérait d’un poids de le faire, que je savais que ça aidait du monde et que c’était une bonne façon de faire de ma souffrance quelque chose d’utile, disons que je ne me suis jamais restreinte de parler de ma dépression.

Cinq ans plus tard, on pourrait croire que je n’ai plus rien à dire, mais non. Je vis des hauts et des bas, en essayant le plus possible que ces derniers ne soient pas trop intenses pour ne pas retomber malade comme je l’ai été.
 
J’ai eu deux épisodes dépressifs, un grave et un, disons, sans essayer de me suicider, donc moins grave. Depuis, je fais mon possible pour ne pas retomber malade, pour moi, ma famille et surtout mes enfants. J’ai souvent pris mes responsabilités face à ma maladie et son traitement. J’ai arrêté de boire de l’alcool parce que ça ne fonctionnait pas vraiment bien avec ce que je prenais comme médicaments et parce que je n’avais plus de fun à en prendre. J’ai fait deux thérapies (je commence ma troisième) et j’ai toujours priorisé le travail sur mon mental plutôt que de faire n’importe quelle dépense.

Reste que j’ai un peu plus de difficulté à gérer les aléas de la vie avec ma maladie qu’une personne qui va bien. Des fois, ce sont des niaiseries qui me font pleurer, tandis que d’autres me font dire que dans le fond, j’ai été forte en maudit pour passer au travers de ce que j’ai vécu. Après un accouchement que je considère encore comme traumatisant, un déménagement dans une maison que j’adore, mais qui nécessite une nouvelle adaptation côté espaces et horaire, et des contrats vraiment cool (mais très prenants), je suis rendue au bout du rouleau. Fait que j’ai été voir un psychiatre et on a décidé ensemble de changer de médicament.

Comme je suis transparente, j’avais envie de dire à qui veut bien l’entendre que j’irai pas nécessairement bien durant quelques semaines et que ça se pourrait que je sois plus moody. En même temps, ça me permet de dire que je l’avais dit, si quelqu’un réagit trop fortement à mes sautes d’humeurs et d’énergie des prochaines semaines. Pis ça aide à mettre un baume sur le cœur de toutes les personnes qui vivent la même chose que moi.

Une pierre deux coups, et un Cipralex, svp. 

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