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Mon petit mariage chilien improvisé
Crédit: Claudio Garcia

Nous sommes plusieurs auteures chez TPL qui ont fait le choix de se marier rapidement pour des raisons de visas. Mon cas est un peu différent puisque l’objectif n’était pas d’accompagner mon conjoint québécois à l’extérieur, mais plutôt de venir le rejoindre dans son pays, le Chili. Quand mon futur époux est venu rencontrer ma famille au Québec, on savait déjà qu’on leur parlerait du fait que nous voulions nous marier. Il m’a par contre fait toute une surprise en choisissant un moment spontané pour sortir une bague et me demander de traduire ses mots à mes parents sur le coin du comptoir la veille de notre départ… Mettons qu’il nous a tous un peu jetés à terre, surtout mes parents qui ont réalisé que j’allais très fort probablement être au Chili pour une bonne partie de ma vie.

À mon retour en cette terre d’accueil, j’ai complété un stage de fin d’études et poursuivi mes études à distance, ce qui me donnait droit à un visa de touriste pour 90 jours, au bout desquels j’ai pu demander une prolongation de 90 jours au coût de 90 $ CAN. Après six mois, j’ai dû sortir du pays, en plein rush de mi-session, ce qui m’a occasionné d’autres coûts et beaucoup d’anxiété. Il est assez complexe d’avoir un droit de résidence à moins d’avoir un employeur qui accepte de faire un contrat de travail ou encore un lien familial avec un Chilien. Comme je suis assez anxieuse et n’aime pas voir trop loin pour me donner une chance, je me disais en arrivant que je verrais comment allaient les choses et que je sortirais tous les six mois au besoin. Mais l’automne dernier j’ai commencé à trouver que c’était cher pas mal, en plus que le coût de la vie ici est passablement élevé, d’autant plus que je ne travaillais pas, parce que je n’avais pas de permis. Mes amis chiliens m’ont répété pendant quelques mois : « Mais pourquoi vous ne vous mariez pas? », ce à quoi je répondais que c’était dans nos plans, mais qu’on attendait la visite de ma famille en 2017 et qu’on trouvait ça assez ordinaire de se marier pour des papiers.

Finalement, on a décidé de se marier avant mon retour au Québec pour les Fêtes, question de m’enlever un stress administratif sur les épaules. On a cherché un registre civil pour pouvoir obtenir une date de mariage. J’avoue que j’ai trouvé ça spécial d’aller dans cet endroit qui ressemble à la SAAQ québécoise bondée de monde, où les gens vont se marier à la file en 15 minutes devant un juge avec deux témoins, de 8 h à 14 h du lundi au vendredi, certains en habits de noces, d’autres plus casual. On a alors découvert que malgré le site qui dit qu’il faut réserver maximum trois mois à l’avance, les registres civils sont débordés, alors aucun moyen d’avoir une date avant février 2017. Nous étions sous le choc! La dame nous a donné la liste des communes avoisinantes en nous souhaitant bonne chance. Il faut dire qu’ici, la mode est de se marier civilement premièrement et ensuite à l’Église, alors TOUT le monde se marie TOUT LE TEMPS. De notre côté, on voulait un mariage civil pas compliqué et faire ça plus grandiose avec ma famille en 2017.

Mais la vie en a décidé autrement… ou plutôt ma belle-famille chilienne!

Les parents de mon petit mari sont TRÈS chrétiens, comme beaucoup de latinos américains. Le fait de se marier civilement a passé plutôt difficilement pour eux, mais mon amoureux a tenu son bout. Pour faire une histoire courte, on a réussi à avoir une date de mariage à domicile, avec deux mois d’avis, un samedi après-midi, dans la commune où habitent mes beaux-parents… Ça tombait tellement bien, à seulement deux jours de mon retour au Canada, en pleine fin de session universitaire! #NOT

Devant la pression de la belle-famille, on a décidé d’organiser une fête, mais pas trop grosse. Mais on ne savait pas trop dans quoi on venait de s’embarquer. On a pris la mesure de tout ça quand on a envoyé les 130 cartons d’invitation seulement au Chili…

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