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Marre d’être votre Manic Pixie Dream Girl
Crédit: Ramona Flowers/Facebook

Je suis sûre que plus d’un.e parmi vous se sentiront interpellé.e.s par le fait que notre génération a du mal à s’engager. Pour éviter toute forme d’étiquette, on emploie le terme « fréquentations » pour désigner la nature de la relation que l’on entretient. Ceci n’est qu’une observation, mais ce n’est pas forcément une mauvaise chose non plus. Nous sommes trop nihilistes pour construire des liens en 2017. (Enfin, pas tous.)

Crédit : Giphy

Cependant, je dois dire que je n’aime pas me faire ghoster après avoir rempli mon rôle de Manic Pixie Dream Girl auprès du partenaire en question, c’est-à-dire d’être la fille bubbly, drôle, TOUJOURS de bonne humeur et excentrique. Ce terme a été inventé par Nathan Rabin, un critique de cinéma, après avoir vu le film Elizabethtown. Il en a conclu que cette dernière est un éternel personnage secondaire qui ne se voit confié qu’à une seule mission : sauver le pauvre jeune homme de sa vie morose #Lol. Elle lui redonne goût à la vie, l’embarque dans des mésaventures, des jeux puérils, et surtout, contribue à le changer en « un meilleur homme » (une vision très hétéronormative). L’exemple classique pour illustrer cet archétype serait le personnage de Zooey Deschanels dans 500 days of Summer.

Crédit : Giphy

Sauf que si ce trope est surutilisé pour la construction des personnages à Hollywood, il est plutôt pas mal improbable dans la vraie vie. La MPDG n’est pas trimendisionnelle et c’est problématique dans la mesure où personne ne peut avoir qu’une seule facette : il y a des journées où nous sommes fatigué.e.s, maussades ou anxieux.ses et moins disponibles pour les autres. Pis vous savez quoi? C’est normal.

Nous vivons toutes sortes d’émotions au quotidien et c’est impossible d’être l’espèce de fille TOUJOURS dans un bon mood et toujours là remonter le moral de tout le monde. Plus d’une fois au cours de mes fréquentations, la personne que je voyais était déprimée et se sentait perdue dans sa vie. Me voir était un divertissement et un moyen de se faire écouter. Même si j’étais « trop excentrique » pour eux, j’arrivais à être le plaster sur leurs plaies. Puis quand ça allait mieux, ces personnes cessaient subitement de me parler. J’avais rempli ma mission, j’étais simplement une infirmière qui devait les soigner par ma personnalité et mon image plus grande que nature. En fait, je n’étais clairement pas leur premier choix et je n’étais qu’un « en attendant », qui avait également un bonus, soit d’être une cheerleader permanente.

Crédit : Giphy

Certes, ces personnes aimaient l’idée qu’elles avaient de moi et non de ma personne, qui pouvait vivre également des mauvaises journées ou qui avait aussi ses petits problèmes personnels. Dès que l’attention était détournée vers moi et que je voulais me confier, je sentais que j’étais gossante. Je n’entretenais pas mon culte de femme toujours prête à résoudre la vie triviale des pauvres jeunes hommes, ils réalisaient subitement que j’ai d’autres facettes. C’est pour cette raison que c’est un rôle lourd à porter et irréaliste. Aussi, c’est réducteur comme statut de fréquenter quelqu’un simplement pour se glorifier soi-même.

Avez-vous vécu des expériences similaires? Ressentez-vous que vous jouez le rôle de la Manic Pixie Dream Girl?

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