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Fibrome, une tumeur bénigne, mais qui fait mal…
Crédit: Heblo/Pixabay

Depuis plusieurs années, je souffre d’anémie ferriprive avec des règles abondantes ponctuées de fatigue extrême avant, mais surtout après, et de ballonnements. Dernièrement, j’ai senti une pesanteur au niveau de mon ventre et eu les plus horribles maux de tête de toute ma vie, et parfois des douleurs pelviennes intenses et brutales. La première fois que ces dernières se sont manifestées, je peux vous dire que je ne bougeais pas un orteil tellement que je souffrais le martyre.

J’ai donc décidé de consulter dès le lendemain pour me faire dire que j’étais constipée, chose un peu vague, disait sûrement mon expression, car le médecin m’a référée pour une échographie pelvienne dans un hôpital de la ville.

L’échographie pelvienne s’est transformée en échographie endovaginale, et le tout a décelé la présence d’un fibrome. Je vous épargne le parcours médical pour en arriver à ce diagnostic, car il faut attendre des semaines et des semaines avant d’avoir les résultats, donc je suis partie dans un autre pays pour refaire ces échos et connaître mon problème avec explications, en sus, le même jour.
 
Les fibromes sont, selon la Société canadienne du cancer, « des tumeurs bénignes courantes de l’utérus. Il s’agit de masses qui apparaissent dans le tissu conjonctif de l’utérus. Ces masses ne se propagent pas à d’autres parties du corps (elles ne font pas de métastases) et ne mettent habituellement pas la vie en danger. »
 
Il y a 3 types de fibromes :
 
Le fibrome interstitiel ou intra mural
On le retrouve dans l’épaisseur du muscle utérin ou myomètre. Il favorise la majoration du volume de l’utérus et engendre des saignements abondants ainsi que des douleurs pelviennes.
 
Le fibrome sous-muqueux ou intra cavitaire
Présent dans la cavité utérine à 100 % ou de manière partielle avec l’autre partie dans le muscle utérin, il occasionne des ménorragies (menstruations anormalement abondantes et prolongées), des métrorragies (pertes de sang d'origine utérine plus ou moins importante survenant en dehors de la période des règles) et peut accroitre le risque d’infertilité.
 
Le fibrome sous-séreux
Celui-ci est localisé à l’extérieur de l’utérus et peut être ou pas rattaché par un pédicule. Dans le dernier cas, douleurs pelviennes aiguës et brutales sont au rendez-vous également.
 
Ma petite tumeur, comme j’aime l’appeler, est dans la dernière catégorie et manque de bol, elle est pédiculée et donc m’occasionne douleurs et souffrances lorsqu’elle se tord. Et pourtant, on me dit qu’elle ne nécessite pas une chirurgie, comme si c’est normal de ressentir ces douleurs. Or, ce n’est pas normal d’être clouée au lit et de pas pouvoir bouger un muscle.
 
La banalisation de la maladie est ponctuée surtout par une méconnaissance de cette tumeur non cancéreuse. Car même si le qualificatif de bénigne leur est attribué, les fibromes ne sont pas pour autant anodines. En effet, elles peuvent provoquer des symptômes plus ou moins graves comme des saignements vaginaux anormaux pouvant être irréguliers et/ou abondants, une perturbation du cycle et des complications obstétricales, des problèmes pour tomber enceinte, une envie fréquente d’uriner, une constipation, des douleurs, pressions et crampes un niveau inférieur de l’abdomen, du bas-ventre, des douleurs ou difficultés lors des rapports sexuels et/ou des problèmes pendant la grossesse (fausses couches), y compris des contractions prématurées et un avortement spontané.
 
La sensibilisation, mais surtout l’importance de connaître cette maladie et de la déceler rapidement sont de rigueur à l’heure actuelle où on sait que l’âge moyen de découverte des fibromes est dans la tranche 30-35 ans et que c’est à ce moment que les femmes veulent faire des enfants. De plus, il faut noter que les hormones et les antécédents familiaux influencent, en grande partie, la croissance des fibromes.

Au Québec, il existe, fort heureusement, des associations comme Vivre 100 fibromes qui ont comme objectif principal d’améliorer la prise en charge du fibrome utérin chez la femme en âge de procréer.
 
Si vous avez un de ces symptômes, parlez-en à votre médecin. Mieux vaut prévenir que guérir, comme dit l’adage!

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