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J’ai réussi à enrayer le négativisme qui me hantait
Crédit: StockSnap/Pixabay

*Attention, ce texte parle de santé mentale, de dépendances, de violence et d’abus de tous genres.

Ce n’est pas en toute délicatesse que j’ai envie de vous parler de cette grosse épreuve de ma vie. Non seulement cela alternerait le vrai et l’authenticité de ce dur moment dans mon cheminement personnel, mais j’ai aussi envie de vous partager ce par quoi je suis passée. J’espère seulement que cela pourra aider quelqu’un.e – en toute humilité.

Je ne sais pas exactement à quel moment mon cœur s’est brisé et qu’il est devenu tellement froid, que tout ce que je touchais se détruisait automatiquement. Peut-être que c’était après mon agression, ou pendant la violence sous toutes ses formes vécue dans une relation amoureuse, ou peut-être même l’ignorance totale quant à ma maladie mentale, ou ma dépendance à l’alcool ou… Un mélange de tout ça.

Dans le tourbillon d’émotions que je vivais très durement, je suis devenue une boule d’énergie. Cette énergie contagieuse s’est rapidement transformée en négativisme incontrôlable. Alors que la plupart du temps je portais un masque pour faire rire et motiver mon entourage (ami.e.s, famille, collègues), je passais la majeure partie de mon temps à me détester moi-même et à détester tout le monde, en fait.

Cette haine n’était pas et n’est toujours pas à minimiser. J’avais des raisons d’être comment j’étais. Dans le déni – l’ignorance complète, en fait – de mon état, il était difficile pour moi de voir la lumière au bout d’un chemin qui semblait toujours sombre, peu importe les voies que j’empruntais. J’ai dû vivre de cette façon environ sept ans. Avec du recul, cette période était nécessaire pour mon apprentissage et la compréhension de la complexité de ma personnalité.

Une rafale d’évènements les plus troublants les uns que les autres en l’espace de trois mois m’a fait réaliser une chose : je n’étais pas seule. Je devais aller chercher de l’aide et ma santé (autant physique que mentale) était la chose la plus importante dans ma vie. Sans elle, je ne pouvais pas fonctionner et c’était encore plus difficile de vouloir passer à autre chose si celle-ci était souffrante.

Vous faire croire que tout s’est fait rapidement comme de la magie serait de vous mentir : ça m’a pris du temps, beaucoup de temps. J’ai essayé plusieurs choses (médication diverse, thérapie, isolement, reconstruction, etc.) et le temps qui me filait entre les mains s’est lentement transformé en une chose précieuse qui me faisait comprendre bien des choses : qui j’étais vraiment.

Je suppose qu'à travers ces nombreux essais et erreurs, j’écoutais inconsciemment mes envies et mes désirs. Mon corps entier enregistrait tranquillement ce dont il avait besoin et dans l’effervescence de ce temps qui allait à toute allure, tout est soudainement devenu très calme. Plus rien ne criait dans ma tête, mon esprit avait enfin trouvé la paix.

Aujourd’hui, j’embrasse tout de moi – sans exception. C’est comme si tout était devenu fluide, limpide et simple. J’ai compris que le corps est une machine incroyable et qu’il faut absolument écouter tous les signaux qu’il nous envoie. J’apprends à accepter que ce que je ressens est la chose la plus importante et que rien au monde ne doit passer avant ça. Dans le tourbillon de négativité qui m’ensorcelait, j’ai finalement conquis ma propre personne et j’ai appris à prendre le temps pour moi.

Encore là, je me bats régulièrement contre les brouillons que ma maladie mentale opère dans mon cerveau. Mais il n’y a rien de plus beau que de s’armer de la plus grosse tornade d’amour pour soi qui nous propulse vers l’avant, en prenant tout le temps du monde qu’il nous faut pour y arriver.

Et ce, un jour à la fois.

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