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Je suis une bénévole, pas du cheap labor
Crédit: Icons8 team/Unsplash

J’ai commencé à faire du bénévolat à l’âge de 10 ans. C’est ma mère qui m’a inculqué cette idée de l’entraide et du don de soi, chose que l’on a parfois de la difficulté à bien comprendre à cet âge. Durant toute mon enfance, elle s’est impliquée dans d’innombrables activités, ce qu’elle continue de faire encore régulièrement.
 
Ceux qui pensent que le bénévolat n’est pas du travail n’en ont clairement jamais fait. Peu y réfléchissent, mais selon les statistiques (2013), les 32 % des québécois âgés de 15 ans et plus qui se sont impliqués bénévolement ont donné en moyenne 162 heures dans l’année. Cela représente près de 200 000 emplois à temps plein! C’est notamment une des raisons pour lesquelles je vous encourage fortement à inclure votre expérience de bénévolat sur votre CV.
 
Quand les bénévoles sont tenus pour acquis
Aujourd’hui, même en tant que professionnelle aguerrie, je continue d’être généreuse de mon temps. Après avoir passé plusieurs années au sein d’un organisme d’alphabétisation, j’œuvre désormais au sein de conseils d’administration, partage mon expertise gratuitement avec des startups en qui je crois et rédige couramment pour des plateformes (comme celle-ci) qui s’enlignent avec ma philosophie. Tout ceci sans rémunération.
 
Bien sûr, le dicton dit que « Quand on aime, on ne compte pas ». Et beaucoup d’organismes et d’entreprises croient que cela devrait s’appliquer au travail bénévole. Parce qu’on leur promet expérience, visibilité, contacts, on en arrive à les traiter comme des employés qui nous doivent quelque chose. Non seulement on s’attend qu’ils performent pour nous, mais on oublie souvent de leur dire merci. (En passant, vous ne devriez pas tenir vos employés pour acquis non plus!).
 
C’est aussi malheureusement le lot des malheureux stagiaires non-payés qui doivent souvent plancher comme des fous dans des entreprises qui ont les moyens de rémunérer leurs cadres de montants exorbitants et qui décident d’abuser de jeunes en formation pour bénéficier d'un peu de cheap labor. Croyez-moi, j’en ai fait l’expérience et c’est loin d’être valorisant.
 
Quelques règles de bonne conduite à adopter
Si vous faites partie d’une entreprise ou d’un organisme qui emploie des bénévoles, que ce soit pour votre galerie d’art étudiante ou votre populaire plateforme Web, pourquoi donc ne pas réinstaurer quelques règles de bienséance au sein de votre éthique de travail?
 
Par exemple :

  • La politesse et le respect ne sont pas des acquis, ce sont des comportements de base non-négociables. Que vous soyez Beyonce ou Bill Gates, vous devez le respect à tous ceux qui vous aident à mener vos projets de front. Gardez vos montées de lait et votre passive-agressivité pour la maison.
  • ​N’oubliez pas que même si vous ne les payez pas, le temps et l’expertise de ces gens est monnayable. Reconnaissez leur professionnalisme et leur talent en tout temps.
  • Les bénévoles vous donnent du temps, donnez-leur du votre. Parlez avec eux, organisez des événements de reconnaissance, apprenez à les connaître. Le grand avantage du bénévolat est le sentiment de communauté qui se crée dans l’équipe. Si vous bâtissez des cliques ou que vous contentez de vous percevoir comme le grand « boss », vous aliénerez une grande partie de ces gens qui travaillent fort pour votre réussite.
  • Puisque vous ne leur offrez rien de quoi payer leur épicerie à la fin de la semaine, le must est que vous soyez le plus flexible possible quand un.e bénévole ne peut remplir ses obligations. Oui, c’est plate. Mais ces personnes ont une vie (et un job, et une famille, et des projets!) qui ne tourne pas autour de votre business.
  • Dites le plus souvent possible « merci »! 

Bref, à tous ceux qui bénéficient de tout ce beau travail offert gratuitement, n’attendez pas la Journée des bénévoles pour leur dire que vous les appréciez.

Et n’oubliez pas que dans le monde professionnel, tout finit par se savoir. Le monde du bénévolat n’en fait pas exception!

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