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Les milléniaux, le fléau du monde
Crédit: Agnieszka Boeske/Unsplash

Les milléniaux, cette génération qui se retrouve à la merci des médias et des générations qui la précèdent. Les milléniaux, qu’on accuse de ne pas en faire assez, mais aussi d’en faire trop. Les milléniaux, les assassins de plein d’industries. Les milléniaux, qui n’auront jamais de maison parce qu’ils mangent trop d’avocat sur des toasts. Les milléniaux, qui travaillent fort, en veulent trop, mais qui n’auront jamais rien. Les milléniaux.

Maintenant que vous avez tous eu votre opinion sur les milléniaux, laissez l’une d’entre eux vous expliquer comment nous nous voyons dans l’image que vous nous projetez de nous-mêmes.
 
1. Nous n’avons pas tué les industries, elles ne se sont simplement pas adaptées à nos besoins et nos valeurs. Nous sommes la plus grosse génération, et nous sommes de plus en plus conscients de notre empreinte écologique, nous apportons une valeur plus élevée aux expériences qu’aux objets, et nous préférons le papier essuie-tout aux napkins, simplement parce que celui-ci est plus absorbant. Que les compagnies sortent leur tête de leur chapeau et réalisent que ce qu’ils offrent ne répond pas à nos besoins. 
 
2. Nous n’avons pas d’argent parce que nous la dépensons dans les brunchs, plutôt que de l’investir dans une maison. Scuse you, mais le marché immobilier n’est pas du tout accessible, spécialement pour nous qui faisons un salaire correct, mais pas aussi élevé que les baby-boomers, qui, sans diplôme universitaire, pouvaient avoir un emploi payant et faire survivre une famille de 5 dans une maison, et ce, tout en ayant des loisirs. Nous sommes plus que conscients qu’en ce moment, beaucoup des choses que les baby-boomers aspiraient à avoir dans leur jeunesse – et qu’ils ont eues – ne nous sont pas accessibles. Même avec un diplôme, de l’expérience et du talent, les milléniaux savent qu’une maison ne ferait que les endetter encore plus que de vivre en appartement et d’avoir un brunch occasionnellement. Parce que nous ne sommes pas payés à la même échelle que vous l’étiez au même âge. Le marché du travail est saturé et l’économie est moyenne, alors on a décidé de noyer notre peine dans des mimosas et des lattes présentés dans des avocats. #NoShame 

3. Je pense que c’est mon préféré : la critique du terme « Adulting ». Dernièrement, je suis tombée sur plusieurs articles qui disaient que nous faisions pitié avec le mot « adulting ». Des enfants qui essaient de jouer aux adultes. Mettez-vous dans nos souliers un instant : nous nous faisons dire constamment que nous ne savons rien faire, que nous sommes des jeunes qui n’ont aucune idée de ce qu’est la vraie vie. Constamment, on nous reproche plein de choses qui, pour la plupart, ne font aucun sens. Alors nous avons trouvé un terme un peu autodérisoire, un terme qui représente cette dichotomie entre être une jeune personne cool qui brunch et qui porte des jeans déchirés, et l’adulte qui travaille fort, qui habite seul, qui fait ses impôts, rembourse ses dettes, et plus encore. #Adulting va plus loin que ce que Instagram vous montre, c’est le terme qui englobe le mal de notre génération. Les générations précédentes ne veulent pas voir les adultes que nous sommes, alors nous leur mettons dans la face. 

Oui, nous n’aurons pas de maison à 25 ans, la plupart d’entre nous vont sûrement se marier plus tard et avoir des enfants plus tard, ou pas du tout. Oui, nous semblons ne pas faire attention à nos finances et tout ce que vous nous reprochez, mais s.v.p., regardez plus loin que ce que vous pensez voir.

Chaque génération a ses défauts et ses qualités, mais on dirait que #LesGens ne font que voir les défauts des milléniaux, alors que derrière chacun d’eux se retrouve une force. Nous sommes consciencieux, nous travaillons fort, nous sommes extrêmement éduqués, nous savons que nous avançons dans une économie qui se veut difficile pour nous, mais vous ne faites rien pour nous aider ou nous célébrer, alors que nous sommes le futur. Nous sommes les futurs vieux. Nous voulons aussi changer le monde, et nous voulons des futurs meilleurs pour nous-mêmes et les générations à venir, mais nous savons que ce n’est pas quelque chose qui se fait tout d’un coup ou rapidement. Et tout ça ne veut pas dire que nous méritons de nous faire taper sur la tête sans arrêt.

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