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​« Reviens-nous bientôt, Éric Salvail! » Oui, mais non.

Difficile de parler de ce qui se passe dans le monde des médias et de ne pas penser à ce qui peut se vivre comme backlash. Des « oui, mais… » il y en a plus que pas assez. Des inbox aussi. Des gens qui ne peuvent pas réagir par peur ou simplement parce qu’ils ont signé des contrats. C’est à se demander si en tant qu’individu qui veut percer ou qui aimerait être plus présent dans les médias, on peut parler.
 
J’ai passé mon matin à me demander si j’allais en parler. Parce que je savais, comme pas mal de monde, ce qui se passait avec Éric. Que mes amis gars devaient faire attention dans les partys, de ne pas aller trop proche de lui. De se tenir. J’ai entendu parler de ses invitations répétées. Des histoires de sortir son pénis aussi.
 
Qu’est-ce que tu fais quand le roi de la télé a des comportements comme ça? Souvent, tu te tournes les yeux, et puis voilà. C’est un tout petit milieu, la télé. Un tout petit petit milieu. Ça prend donc encore plus de courage pour aller parler à une journaliste de ces agressions.

Bref, c’est ben le fun qu’Éric Salvail soit vraiment aimé du public, mais ça ne lui donne pas le droit d’agir de la sorte. Personne n’a le droit de sortir son pénis pour rire dans une réunion. Personne n’a le droit de faire des comportements franchement déplacés aux hommes et aux femmes avec qui il travaille.
 
Les agressions sont sérieuses et répétées. Elles ont duré des années. Maintenant que les gens sont prêts à parler, notre job, c’est de les écouter. Une agression sur un milieu de travail (et partout ailleurs aussi), c’est très grave. Abuser de sa situation de pouvoir aussi. Ce n’est pas des jokes de montrer son pénis, de faire des avances. C’est pas drôle. Ça crée un climat d'appréhension, de peur.
 
Donc à toutes les personnes qui veulent pardonner à Eric Salvail ses agissements, ses inconduites et ses agressions, sérieusement, vous avez du chemin à faire. Il y aura d'autres personnes à écouter, d'autres personnes pour vous faire rire. Vous allez ravoir du fun. Mais pas les personnes qui se sont fait agresser, qui ont vécu dans un climat de peur.
 
Ça ne passe plus et vous allez devoir vous habituer à voir des gens que vous aimez être « outés » dans les médias. Parce que ça fait trop longtemps qu’il y a un très grand nombre de personnes qui savent et qui se taisent.
 
Les choses doivent vraiment changer. 

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