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Ton Petit Look a 7 ans : si j’ai pas de reconnaissance, je vais en trouver ailleurs
Crédit: Paméla Lajeunesse/Nightlife.ca

Je n’ai pas grandi dans un milieu où les « bravos! » étaient communs. Il n’y avait pas trop de compliments, juste des possibles améliorations. Un bulletin de 80, c’est bien, mais s’il y a un 60 dans le lot, ça enlève tout le mérite au reste. Le truc comique, c’est que ça ne m’a jamais motivée à changer mes 60 en 80. J’ai toujours pensé que j’allais mettre l’accent ailleurs et continuer d’avoir du fun.

Ça fait que j’ai de la misère à me dire que notre petit blogue, il est rendu pas mal grand. J'ai aussi de la difficulté à comprendre la perception que les gens ont de notre travail. Je sais des choses, par contre :

  • TPL a été le premier blogue collaboratif en mode au Québec et on a travaillé avec des centaines de personnes depuis 7 ans.
     
  • TPL a toujours été vraiment beaucoup lu. Ça faisait pas plaisir à tout le monde, mais on a la chance d’avoir un bateau de croisière qui roule depuis 7 ans avec une croissance constante au niveau des pages vues.
     
  • TPL nous fait vivre depuis 4 ans. Ça aura pris chacun un bébé pour qu’on se déniaise à faire un salaire correct.
     
  • TPL a été le premier blogue de mode à parler de santé mentale et de diversité corporelle, et à mettre l'accent sur la mode locale.
     
  • TPL a été un des premiers blogues a utiliser le ton familier avec sarcasme et humour, surtout dans le domaine de la mode. #YOLO
     
  • On a écrit deux livres, dont un qui a été vendu à plus de 10 000 copies.
     
  • TPL a toujours eu des vrai.e.s lecteur.rice.s, des vrai.e.s fans, des vrai.e.s abonné.e.s. Toujours. Pas de manigances, pas d’achats de likes, pas de ces affaires-là.
     
  • On a gagné plein de prix aussi.

Donc, c’est pas de la marde, han? Alors pourquoi on se pense pas plus bonnes, vous allez me demander? Parce qu’on a encore de la difficulté à avoir de la visibilité dans les grands médias et à être prises au sérieux. Parce qu’on fait rire de nous encore et toujours. Parce que lol si tu chiales que ton chum est musicien, on va te ramasser dans un coin et s’assurer que t'auras plus jamais envie de dire que certaines situations sont un peu de la marde. C’est faire rire de nous d’un côté et demander un service de l’autre — we see you, guys, on est pas épaisses.

Mais, de l'autre côté, c’est aussi un troupeau de personnes qui a toujours cru en nous. Je ne veux pas paraître négative. On a eu notre article de Sophie Durocher. C’est déjà un pas pire milestone. Bref, on a des gens qui ont cru en notre projet et qui nous ont aidées à devenir meilleures, qui ont trouvé ça cool ce qu'on faisait, même si ça sortait du lot. C’est Rosalie Granger du (feu) Loulou qui a parlé de nous en premier. C’est La Presse+ qui nous a toujours encouragées en montrant qu’on existait et qu’on était pertinentes. C’est aussi Le Canada Français. Salut Bonjour. Québec Matin. C’est un paquet de monde qui reconnaît qu’on fait quelque chose de pertinent. C’est des PR qui se battent pour nous vendre à leurs clients. C’est des tonnes de personnes qui nous ont dit qu’on leur a permis de faire des sous, de lancer leur entreprise.

Mais surtout, c’est des centaines de inbox, des centaines de commentaires chaque année qui nous disent merci. Merci de mettre des mots là où il y en a pas. C’est des « Merci de m’avoir fait penser à telle affaire », « Merci d’avoir mis cette perspective-là de l’avant ».

Quand on est fâchées ou bedon déçues de ne pas avoir la reconnaissance des grands médias, on se rappelle qu’au fond, c’est pas pour impressionner personne ni pour avoir 80 dans tout qu’on a une bonne moyenne, c’est parce que c’est le fun et que le projet fait en sorte qu’il y a des humains qui se sentent moins comme de la marde. Et ça, c’est plus important que de mettre l’accent sur le 60.

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