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Je m’appelle (votre nom) et je suis alcoolique
Crédit: Michael Discenza/Unsplash

Je n’ai jamais été une grande buveuse. Il y a de cela à peine quelques mois, je ne buvais pas du tout. On dirait que, quelque part au fond de moi, je savais que si je commençais, je déraperais. Toutes mes relations avec des « ami.e.s » qui prenaient de l’alcool dérapaient, justement : j’avais avec eux mon lot de chicanes, de malaises, d’actions impulsives et indésirées, etc. Je me suis donc mise à détester l’alcool très jeune.

Je rêvais même souvent, dans ma jeunesse, qu’un alcoolique me lançait des assiettes… Vraiment, j’avais une dent contre l’alcool et la drogue par le fait même. Pourtant, à ma majorité, j’ai commencé à boire un peu. Juste dans les partys, une fois par mois maximum.

Cet été, j’ai fumé mon premier joint, mais comme l’alcool, je me limitais à un joint par mois maximum. C’était facile, au début de l’été, de contrôler ma consommation. Par contre, plus l’été avançait, plus je me cherchais des partys. J’accumulais les occasions de boire et de fumer, j’allais même sur Tinder me trouver une date pour ne pas boire seule au bar.
 


Crédit : Giphy

Chaque soir, je me rendais au point où ma vision devenait floue et mes gestes trop fluides. Parfois, j’avais des petits black-out. Je ne me souvenais plus comment j’étais arrivée dans mon lit.

Après chaque brosse au bar, je prenais un petit shooter de plus rendue chez moi. Je me fumais un joint et je prenais des médicaments pour dormir. En vingt minutes, j’étais knock-out et je le restais jusqu’à l’heure du souper.

J’ai réalisé que j’avais un problème quand je suis allée dans un souper de fête juste pour boire. Pendant que les invité.e.s niaisaient sur le lieu de débauche que nous allions franchir, je me disais « coudonc, on va-tu finir par boire! » Ça, ça a été mon déclic. Je n’avais pas le goût pantoute de me retrouver dans la cinquantaine à boire mes paies.

Je me suis donc rendue à ma première réunion des A.A., les épaules recourbées, gênée parmi des gens qui me présentaient à tous les autres. J’étais honteuse, je me disais que je n’étais pas une vraie alcoolique, que je n’étais vraiment pas à ma place.

Pourtant, j’avais rempli le questionnaire « Les A.A. sont-ils pour vous? », dans lequel nous devions avoir plus de quatre « oui » pour être considérés alcooliques. J’en avais huit sur douze…

Bernard, alcoolique, a dit qu’il était content d’être dans un groupe de gens qui avaient le même « mal de vivre ». Là, les larmes me sont montées aux yeux. J’étais à la bonne place. Je ne suis peut-être pas au bas-fond de l’alcoolisme, et c’est probablement mieux comme ça : mieux vaut prévenir que guérir. Et pour moi, prévenir c’est d’assister aux réunions des A.A. et d’écouter la douleur des autres, de la comprendre et de m’accepter tranquillement.

Vous seul pouvez décider que les A.A. sont pour vous et la seule condition est d’avoir le désir d’arrêter de boire.

Pour plus d'information sur les A.A., consultez leur page Internet.

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