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Pourquoi l’affaire Aziz Ansari fait que j’ai encore plus de difficulté avec les hommes qui se disent féministes
Crédit: adolescentcontent/Instagram

La semaine dernière a été quelque chose pour le mouvement #MeToo et ses vagues de dénonciations. Disons que, quand on lit un texte sur un allié du féminisme qui semble au final agir comme tous les dudes qu’on a croisés dans notre vie, ça fait mal à la confiance qu'on porte aux hommes qui se disent féministes.

Les conversations et les remous qui ont fait suite à l’histoire de la semaine dernière sur Aziz Ansari ont été pour la plupart difficiles. D’un côté, on continue de chercher les failles chaque fois qu’une personne veut dénoncer un comportement — surtout si la personne est connue — et d’un autre, c’est difficile de se dire et de s’avouer à nous-mêmes que ces comportements ont des conséquences sur la vision que les femmes peuvent avoir. C'est plate de se rendre compte que des personnes qui semblaient des alliés sont au final pareilles comme les autres. 

Combien de fois on m’a forcée à faire quelque chose en couchant avec une personne, qu’on m’a juste pas demandé ce que je voulais dans une relation sexuelle, qu’on m’a utilisée comme un trou, qu’on a fait passer son plaisir avant le mien. Qu’on m’a juste fuck all considérée dans une relation sexuelle. Combien de fois on m’a aussi pas demandé si je voulais coucher avec une personne et qu’on a ignoré les signes de mon malaise lors d’une relation sexuelle.

Pourquoi je suis pas partie lors de ces ~mauvaises dates~, han? En fait, je suis partie souvent tout juste après. Et chaque fois, on m’a dit que c’était rude. Puis, chaque fois que j’ai exprimé mon malaise, les gars avec qui j’avais eu ces dates me demandaient une deuxième chance, et comme je n’avais pas envie vraiment de revivre ça, je leur disais non de vive voix, et ils m’écrivaient encore et encore pour me parler.

Quand ça arrive une, deux ou même trois fois, ça mine la confiance envers les hommes. C’est sûr qu’on sait que les hommes sont pas tous pareils, mais le gros gros problème, c’est qu’ils sont une méchante gang à agir de cette façon-là.

Puis, il y a les hommes qui se disent féministes.

Haaaa, ceux-là. J’en ai croisé une belle gang quotidiennement dans les dernières années. Chaque fois, je suis méfiante. Pas parce qu’ils sont sensibles à la cause de l’égalité des sexes, ou au fait que les femmes devraient être considérées comme des humains égaux aux hommes, ou parce qu’il faut des hommes pour être écoutés par des hommes parce que c’est rarement le cas quand les femmes parlent… Nenon.

C’est peut-être ce qu'ils disent, mais ça ne se reflète pas dans leurs actes. Il faudrait comprendre que c’est pas une forme d’immunité de se dire féministe. Ça ne change pas que les hommes ont des comportements pour dénigrer les femmes sous le couvert de la critique sociale. Ça ne change pas que les hommes ne vont pas dire à leurs amis hommes que c’est pas le fun de mainsplainer une fille. C’est parce que se dire féministe, c’est pas un pick-up line. Parce qu’on sait aussi qu’on va se faire dire qu’on exagère certaines affaires, qu’il faut pas faire de chasse à la sorcière, qu’il faut pas mettre tous les hommes dans le même panier, que c’était pas si pire que ça, que c’était pas grand-chose, qu’il faut pas se victimiser non plus, han.

C’est à force d’être déçues de voir des gens s'associer à un mouvement sans pour autant se remettre en question et essayer de casser leurs comportements misogynes qu’on finit par perdre confiance en les hommes cis qui se disent féministes.

Au final, je vous conseille d'écouter ça, mais surtout d'aller lire la tempête de commentaires sur YouTube d'hommes qui continuent de dire que tout ça, c'est contre eux. Pis d'y réfléchir. 

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