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La meilleure Saint-Valentin de ma vie
Crédit: Element5 Digital/Stock Snap

Ô combien de 14 février — 31 —  j’ai passés à me sentir conne.
 
Comme si la radio, la télé, les livres, les chansons, les films, TOUTE, n’étaient pas là chaque jour pour me rappeler que je marchais seule sur une route parallèle, il fallait en plus une journée complète consacrée à l’amour pour me faire sentir encore plus looser d’être célibataire.
 
Je n’ai jamais compris pourquoi on glorifiait le couple et pas le célibat. Je veux dire, je sais bien que vivre à deux, ce n’est pas toujours parfait, mais c’est encore plus difficile d’être célibataire, non? Vous faites tout toute seule, vous payez tout toute seule, vous dormez seule, vous vous levez seule. Et, suite logique des choses, il n’y a personne pour vous consoler d’être seule.
 
Ouais, je sais. La Saint-Valentin, c’est la fête de l’amour en général. Mais on s’entend qu’on dit ça juste pour inclure les célibataires dans le party. C’est une formule polie pour dire « à toi aussi, ça va arriver un jour, ma belle. T’es chanceuse, tu peux travailler à t’aimer, en attendant. »
 
C’est ça le problème.
C’est que travailler à s’aimer, ça ne devrait pas être un « en attendant ». La croyance populaire veut qu’il faut une, deux, vingt ruptures amoureuses pour commencer à s’aimer soi-même.
Pourquoi ce n’est pas la première chose qu’on nous apprend?
Pourquoi on nous enseigne à s’aimer que dans l’œil de l’autre?
Pourquoi on attend mille cœurs brisés avant de se regarder pour vrai?
 
Je vois tellement de personnes mesurer leur valeur en match Tinder et ça me fait capoter. De je ne vaux qu’un profil numérique à tout d’un coup je suis quelqu’un dans la vie réelle, le reste du temps ne sera ponctué qu’à chercher à ce qu’un autre humain les fasse passer de rien à valable.
 
J’y ai cru à ça, moi aussi.
J’ai été si malheureuse.
Ça a grugé ma tête pis mon cœur, qui ne tenaient plus à grand-chose.
Je suis tombée.
Il a fallu que je m’aime beaucoup pour retrouver mon debout.  
 
Ce n’est pas une rupture amoureuse qui m’a aidée à faire ce chemin, mais il a fallu une rupture quelque part pour que ça arrive. Je ne suis pas mieux que personne.
 
J’y crois plus, maintenant, que la valeur n’existe qu’à deux.
Ça me fait beaucoup de peine de voir qu’au fond – pas juste parce que ça paraît bien – on est très peu à y croire pour vrai.
Mon rêve, ce serait de pouvoir éviter la tristesse des petites filles qui n’ont pas d’amoureux.se dans leur classe, la mélancolie des adolescentes qui ne pognent pas, l’amertume des adultes seules.
Des fois, je voudrais prendre tous ces mauvais sentiments, les mettre dans une boîte et les poster à frais virés à tous celles.eux qui perpétuent cette fausse croyance, pour qu’iels ressentent ce qu’iels propagent.
Mais je ne crois pas vraiment à la vengeance.
 
Alors, j’ai plutôt décidé de vous dire qu’aujourd’hui, j’ai passé une super journée.
J’ai mangé le délicieux choco-guimauve que ma meilleure amie m’a donné, j’ai un peu crié de joie quand j’ai reçu le nouveau Kinsella, offert par ma sœur, dans ma boîte aux lettres, j’ai donné une tonne de becs à mes chiens, j’ai reçu plein de cœurs de partout.
Et je me suis trouvée tellement chanceuse.
D’avoir tout ça.
De me sentir bien.
De me sentir valable, même si je me suis levée seule ce matin, et que je vais me coucher seule ce soir.
Parce que je sais qu’être moi, c’est bien assez.  
 
Je vous jure que je ne pensais JAMAIS ça possible.
 
Je vous jure surtout que je vais continuer à crier partout qu’il faut s’aimer avant tout, pour transformer toutes les heures perdues à essayer de se faire aimer, en courage de s’aimer soi-même.  

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