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La charge mentale me pèse dans mon groupe d’ami.e.s
Crédit: Josh Applegate/Unsplash

Dans les derniers mois, vous avez certainement vu passer la bande dessinée d'Emma concernant la charge mentale. Cette bande dessinée abordait les tâches invisibles qui sont fréquemment assumées par les femmes au sein des ménages. Je dois dire que cette bande dessinée m’a bien fait réfléchir et m’a poussée à lâcher prise sur les choses pour lesquelles je ressentais une pression, mais qui au fond ne me concernaient pas. Ainsi, je ne me soucis plus que mon partenaire prenne des rendez-vous, contacte sa famille ou lave les planchers le mercredi. Si cela a été relativement facile pour moi de me détacher de ces situations, dans certains aspects de ma vie, je sens ma charge mentale plus lourde et je me sens aux prises avec un cercle vicieux.

Ces aspects de ma vie dépassent largement le foyer et s’étendent davantage à mes relations familiales et amicales. En effet, cela fait quelques années maintenant que j’ai pris en charge les activités sociales de mes groupes. Ainsi, c’est moi qui trouve des idées d’activités, qui contacte les autres pour trouver des dates et qui fais les démarches requises. Et je commence à trouver ça lourd.

Je pourrais tout simplement cesser de faire ces efforts. Mais je ne peux pas. Parce que si au final je m’en moque que mon copain contacte son médecin ou qu’il lave le plancher régulièrement, je ne m’en fiche pas si personne ne prend le relais. Si on ne se voit plus en grand groupe parce que personne ne se donne la peine d’organiser quelque chose. Je sais que mes ami.e.s m’aiment et considèrent notre amitié, mais je sais aussi que ce n’est pas vraiment eux qui prendront le relais et que j’ai possiblement plus de facilité à le faire. Alors, je continue, mais non pas sans ressentir de frustration de temps à autre.
 
Le pire c’est qu’en fait, je les comprends. Dans certains autres de mes cercles, je reconnais les personnes qui se dotent de cette charge, qui organisent, qui planifient, et surtout, auxquelles tout le monde se fie. Et j’aime ça. J’aime attendre une invitation, répondre aux publications sur les événements sans me soucier des détails. Dans ma tête, je n’aurais pas ma place à prendre leur rôle puisque justement, c’est LEUR rôle. C’est injuste et il me semble que je devrais être la première à comprendre la lourdeur de leur tâche et la lassitude qui l’accompagne. Il me semble que je devrais également percevoir le désir que quelqu’un prenne le relais, mais la dynamique de groupe est tellement ancrée qu’il devient difficile de s’en défaire.

J’ai l’impression que, peu importe le contexte, lorsqu’une personne prend sur elle davantage de charge mentale que les autres, cela devient rapidement une habitude. Un fait ancré dont il est extrêmement difficile de se défaire. Les dynamiques au sein des relations sont puissantes et nous sommes dans le tort de croire qu’il est simple de les modifier et de se délester de ces tâches qui pèsent lourd.

D’ailleurs, ce n’est pas parce que ces tâches pèsent lourd qu’elles sont forcément désagréables. J’aime organiser des activités, je n’aime juste pas être celle à qui tout le monde semble se fier.
Je ne pense pas pouvoir aisément me défaire de ce rôle dans lequel je me suis vautrée, cependant je vais essayer de déléguer le plus possible. Peut-être ainsi les gens de mon entourage prendront conscience que même si c’est le fun, organiser des sorties, ce n’est pas forcément facile et que ça fait beaucoup lorsqu’on est seul.e à le faire.

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