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Comment voit-on les réseaux sociaux quand on a 14 ans?
Crédit: John Schnobrich/Unsplash

J’ai 14 ans, je suis de la génération Z : autrement dit, celle des réseaux sociaux. On se demande souvent comment les gens de mon âge voient ces derniers, comment ils s’en servent et pourquoi.
De prime abord, les jeunes voient les réseaux sociaux comme un moyen de libérer la parole, de débattre sur un sujet en publiant des posts pour donner leur opinion personnelle et de voir la réaction des autres via des likes et des commentaires.
 
Mais il y a bien sûr une deuxième utilisation : ils utilisent aussi ceci pour voir qui les trouvent belles ou beaux ou de jauger leur popularité dans leur école par exemple. Il y a aussi une utilisation plus secrète : celle de voir celui ou celle qu’ils.elles aiment en cachette.

Certes tout ça est plutôt superficiel et voyeuriste, mais ils et elles le font tou.te.s. C’est leur choix et je n’ai rien contre pour la seule et unique raison que nous vivons dans un pays libre et nous avons l’immense privilège de parler de ce qu’on veut quand ça nous chante. 
 
Mais  aujourd’hui, j’aimerais parler d’un aspect plus grave, si vous voulez bien.  Depuis quelque temps, il y a beaucoup d’internautes de 13 ans et plus qui utilisent souvent les sites comme Facebook, Instagram ou Snapchat pour des raisons vraiment mauvaises : intimider leurs camarades plus faibles qu’eux.  
 
Pourquoi faire ça via Internet? Vous connaissez déjà la réponse : c’est plus facile que de le faire en face.  Ils.elles intimident via ces applications populaires pour rester anonyme et ainsi minimiser leurs chances de se faire démasquer. Tout ça se passe hors de la vue d’un parent ou d’un professeur. Ainsi ils.elles peuvent prolonger leur petit jeu méchant en toute impunité. 
 
Concrètement, comment s’y prennent-ils.elles? Ils.elles  débutent  leur jeu féroce en recherchant la victime parfaite. Elle doit paraître faible et seule pour qu’il soit facile de l’atteindre psychologiquement. 
Ensuite, viennent les premiers contacts par messages. Non, ils ne disent pas « bonjour », pas « comment ça va ». Puis, ils.elles commencent leur harcèlement : c’est tellement pas jojo que je ne vais pas vous donner d’exemples de commentaires ou messages.

Et si vous croyez  que l’agresseur.se, après une journée à vous insulter vraiment fort va juste se lasser et se dire « ah  je suis  tanné.e de lui  écrire alors j'arrête les méchancetés », eh bien vous êtes bien naïf.ve puisqu’il.elle ne  sera jamais épuisé.e de vous rendre malade. Au contraire, il  ou elle va plutôt augmenter le nombre de textos envoyés jusqu’à la fin des temps. Son but, c’est de vous harceler jusqu’à ce que vous soyez dans votre cercueil. Tout ce qu’il.elle veut, c’est vous faire vivre un enfer et vous épuiser jusqu’à explosion.
 
C’est ce qui m’est arrivé.

J’imagine que vous  savez déjà tout ce blabla parce que, comme vous et moi, nous sommes connecté.e.s tout le temps et avons vu les campagnes luttant contre l’intimidation.
Mais l’ayant vécu pour vrai (ce n’était pas via les réseaux sociaux mais le résultat est le même), je voudrais dire une chose à toutes les personnes victimes d’intimidation : je SAIS comment vous vous sentez  face à ces attaques. Si j’avais un conseil à vous donner, ça serait d’en parler, de ne pas vous emmurer dans le silence. N’oubliez jamais que votre intimidateur ne mérite pas les nombreuses larmes qui coulent sur vos joues ou les nombreuses coupures qui s’étendent sur vos bras. Et sachez une chose : si moi j’ai été capable de me sortir de ce tourbillon, alors vous aussi vous l’êtes. 

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