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Ton petit cinéma québécois : j’ai vu 1991 et j’en redemande
Crédit: 1991 (Ricardo Trogi)/YouTube

Je suis allée voir 1991 de Ricardo Trogi, hier, contente de constater que la salle était pleine. Après avoir travaillé dans un club vidéo il y a quelques années, j’en ai entendu de toutes les sortes au sujet des productions québécoises : trop lourd, trop plate, pas assez américain ou « moer, j’écoute juste Les Parents. » Avec un peu de recul et d’exaspération, je remarque que les Québécois aiment se retrouver dans une série drôle et optimiste. L’autobiographie de Ricardo et de sa famille (sa mère épique est de retour) vient nous chercher pour ces mêmes raisons.

On retrouve les mêmes effets que dans les deux titres précédents, soit un saut dans l’Histoire de la famille italienne Trogi, soit des scènes imaginées par un Ricardo étudiant en scénarisation à l’UQAM, cette fois au début des années 90, le tout narré par le réalisateur lui-même. On ajoute à cela une trame sonore hilarante qui vient souligner le kitsch du Québécois en vacances. #99Luftballons, anyone?  
  
Cette fois, Ricardo enfile encore les niaiseries, non dans le périmètre du Dagobert, mais bien en Italie. Il lui arrive une série d’affaires pas possibles, qui vous rappelleront votre premier voyage en sac à dos :

  • Ricardo un peu bonasse, qui perd son sac banane rempli par sa mère.
  • La bonne idée de prendre un train de nuit pis de caler une bière au goulot juste avant, pour le beauty sleep. #NotGonnaHappen
  • Croiser un dude par hasard et ben trop souvent (comme la fois que j’ai croisé un Russe du Rhode Island à Reykjavik, Lisbonne et Rome – pis on n'avait pas d'affinités).
  • Dépenser tout son budget pour une mautadite gelato.

Et il se frappe à une série de clichés (pis on peut TOU.TE.S relate) :

  • Les Européen.ne.s qui pensent que le Canada c’est un village et qu’on connaît sûrement leur cousine à Toronto.  
  • Éprouver un malaise quand on nous surnomme « Canadien » et marmonner : « Plus Québécois… » Et que, finalement, ça fait notre affaire d'être Canadien, des fois, quand on perd notre passeport, mettons. 
  • Voir défiler une trâlée de monuments mythiques, mais n’avoir qu’en tête qu'un.e Québécois.se qui brise notre coeur. 

Mini hic. J'avoue que le fait qu’il regarde son one-night avec autant de dédain au petit matin (une fille grecque un peu moins cute que son amie) m’a rendu mal à l’aise. Car, bien souvent, on a plus l’air de Yorda (la Grecque) que de Marie-Ève (le personnage interprété par Juliette Gosselin) et le dédain de Ricardo m’a rappelé la superficialité des rencontres en auberges de jeunesses. Mais bon, c'est facile de souligner le côté douch de Ricardo, quand parfois, nous autres les filles, on n'est pas mieux : se réveiller à côté du petit à la moustache molle, c'est correct aussi…

Bref, Ricardo en 1991 se pense ô combien profond, mais il va frapper un mur, car l’amour c’est ni un film ni quelque chose qu’on peut prévoir et les meilleurs moments en voyage découlent des imprévus. Rendez-vous dans le cinéma le plus proche de chez vous pour bien voir les cannes de Jean-Carl Boucher.   

 

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