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Se faire « ghoster » : le mal du siècle?
Crédit: korpa / Unsplash

On n’en parle pas souvent ouvertement, car maudit, c’est gênant se faire « ghoster », nous pis notre ego, d’un coup, on pogne un mur. Assumer le fait qu'on s'est fait « ghoster », c’est affirmer que l’on s’est trompé dans notre passion, pis ça, c’est tough en maudit.

En plus, ça nous tente généralement pas d’arrêter de rêver à l’image qu’on s’est fait de l’autre. Comment cette image aurait bien fitté dans notre vie. Comment notre visage reflété dans les yeux de l’autre était donc beau.

Vient le moment où on se rend compte de ce qui nous arrive. On s’est montré vulnérable et notre love interest ne répondra pas à notre texto. C’est une certitude : il n’y aura jamais de « nous ». Après les quelques moments passés, on se dit : « Coudonc, est-ce que j’ai halluciné une complicité? »    

On ira jusqu’à se confier à notre collègue de vingt ans notre aînée. Elle affirmera d’un sourire amusé : « C’tait juste pas le bon. » Le bon! Qu’est-ce que c’est ça, le bon? Mais une réponse toute faite, ça fait du bien des fois. Mettre la faute sur l’incompatibilité ou l’immaturité aussi, ça fait du bien (même si on ne le pense pas).

Sur le coup, quand je me fais « ghoster », j’ai envie d’avoir honte de ma passion, de tout l’amour que j’ai à donner. C’est ça le piège dans lequel il ne faut pas tomber. Un échec amoureux équivaut à dix autres possibilités de trouver ce que je cherche vraiment : un gars nice, ambitieux, surtout, qui care.  
 
Car il ne faut pas tomber dans le piège de la négativité non plus : « J’ai-tu trop fait ci, pas assez fait ça? » À go, on arrête la cassette de torture qui joue dans nos têtes. Fuck l’introspection, cette personne ne nous connaissait pas vraiment.

Ah moins que le fantôme était quelqu’un qu’on connaissait bien. C’est quoi la limite de ne plus donner de nouvelles à l’autre? Y’a-tu un bon moment pour choker quand on a un sentiment que ça marche pas? Avant de sortir où que ce soit, suite au sexe, après avoir appris à se connaître un peu? La vérité c’est qu’il n’y a pas de bon moment pour rejeter ou se faire rejeter.

Même moi je l'ai déjà fait à des ami.e.s quand s'en était trop, à des connaissances quand le flirt se ramenait. Quand il n’y a plus rien à dire, sauf un beau gros non catégorique, peut-être que le silence s’impose. Je ne pense pas que ça soit si facile que ça de garder le silence. « Ghoster » c’est courageux et lâche à la fois. C’est s’affirmer en disparaissant.

Si quelqu’un nous « ghost », faut se rappeler qu’on ne mérite en aucun cas ce traitement. Vous le savez, vos proches le savent, même le fantôme le sait. En gros, celui-ci nous dit : « Je me retire, ce n’est pas toi que je cherche, ce n’est pas moi que tu cherches. » Fair enough.

Ça aurait pris combien d’efforts de plus de dire la vérité? Ou peut-être que le silence EST la vérité. Au moins, la personne a su souligner le fait que quelque chose ne tournait pas rond (le timing, le match, n’importe quoi), pis ça, ça a fait sauver du temps à tout le monde.

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