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Ce que l’école ne m’a pas appris
Crédit: Nicole Honeywill/Unsplash

J’écris depuis toujours. Même avant de savoir écrire, j’écrivais (du mieux que je le pouvais avec des dessins, mettons). Au secondaire, j’étais pas très populaire ni cool, et l’amie que j’avais partageait ma passion, ce qui fait qu’on avait énormément de temps à consacrer à l’écriture, et qu’on en profitait allègrement. Le résultat de tout ça, c’est que même si je suis jeune, j’ai beaucoup d’expérience et un style assez bien défini.

Après le secondaire, ça a été tout naturel de m’inscrire en littérature. J’ai donc fait deux ans de cégep et trois d’université dans cette discipline, et je me rends compte aujourd’hui que tout ça m’a joué dans la tête. La définition de la littérature est propre à chacun, mais malgré ça, dans mes études, il y avait un espèce de fil conducteur qui s’en dégageait. On nous dictait, dans un sens, ce qui était de la « vraie » littérature, et ce qui était honteux de lire ou d’écrire.

La littérature est tellement vaste, et pourtant, le ratio de ce qui était considéré comme digne d’intérêt était infime. Je me forçais donc à aimer des œuvres qui ne m’intéressaient pas vraiment, et au contraire, à renier celles qui me plaisaient. Aussi, je me suis mise à écrire de façon fausse, pas naturelle pour moi. Et malgré tout, je sentais qu’il y avait un idéal que je n’atteindrais jamais. Ce que je n’avais pas compris, c’est que je m’en éloignais en tentant d’être quelqu’un d’autre.

J’ai adoré mes études, la plupart des œuvres au programme, j’ai eu des profs merveilleux, des cours passionnants, j’adorais aller en profondeur dans l’étude d’une œuvre, écrire des dissertations où les doigts vont plus vite que la pensée, être challengée dans mon écriture, aussi. J'ai énormément appris. Mais d’un autre côté, j’adore lire des blogs ou Harry Potter, je trippe pas mal moins sur la poésie traditionnelle que je me le suis fait croire longtemps, et quand on me demande quelle est mon œuvre préférée, je réponds souvent Marie-Tempête de Dominique Demers.

Ces deux aspects de la littérature, la culture populaire et la littérature étudiée, plus élitiste, font partie de moi tout autant. Sauf que pendant mes études, on m’a entré dans la gorge que j’avais pas le droit de m’intéresser à certaines choses, si je voulais être une « vraie littéraire ». Après mon BAC, je me suis lancée dans une toute autre discipline à l’école et j’ai arrêté d’écrire (même mon journal, que j'écrivais chaque jour depuis 2007). Je m’en sentais indigne.

Depuis quelque temps, cette partie forte de moi me manque. Je veux recommencer à lire sans arrêt, et surtout à écrire, ce que je veux et comme je le veux, sans me demander si j’entre dans le moule littéraire ou non. Je veux assumer la personne que je suis, au complet, et juste faire ce que j’aime sans limites.

Bonjour, je m’appelle Claudèle Labbé, et je suis extrêmement fière de faire partie de l’équipe de Ton Petit Look.

(Et je me demande même pas ce que mes anciens profs en penseraient).

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