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J’espère qu’un jour, le selfcare sera aussi important que la productivité
Crédit: Vicky Kheira
C’est peut-être la triste poésie de la neige qui m’a donné envie d’écrire. Peut-être aussi la douceur du piano de Jean-Michel Blais et la tiédeur de l’eau du bain. Peut-être que j’avais juste envie de jaser. Pour moi c’est parfois plus facile d’écrire que de parler .

Ce matin, je me suis réveillée avec la peur au ventre et une envie poignante de fondre en larmes. Une peur de perte de contrôle comme haleine du matin. Panique. Cette effroyable sensation de retomber quand tout était sombre, quand tout était hôpital.

Sentiment difficile à accepter. C’est difficile de ne pas m’en vouloir. Je veux montrer que je suis capable, moi aussi. Je veux avoir plein de projets, je veux aider tout le monde, je veux créer. Je m’épuise encore et toujours. J’alimente la boule d’anxiété dans mon ventre à coups de deadline et de to do list. Je préconise le selfcare et l’écoute de soi, mais je finis toujours par me rendre à ces matins où ça fait mal.

J’ai un trouble d’anxiété généralisée depuis pas mal toute ma vie. J’ai eu des creux de vagues pas pire tough. On dirait que depuis mes moments les plus difficiles, je dois toujours montrer que je peux surfer sur la vague toute seule. Je veux que les gens sachent que je suis forte. Même si j’essaie de combattre cette perception, on dirait que j’ai internalisé mon anxiété comme une faiblesse. Je me dois de tout réussir MALGRÉ mon trouble anxieux. Comme si j’étais la championne du monde de la santé mentale. J’ai une maladie mentale OUI MAIS je peux tout faire.

« Tu es tellement forte et vulnérable à la fois! » m’a déjà dit mon médecin. Une toute petite phrase devenue insulte suprême pour moi. Je devais être juste forte. Je suis une guerrière, jamais vulnérable!
Avec des journées comme celles-ci je comprends un peu mieux. Je dois accepter cette part de vulnérabilité pour mieux aller. Repos de la guerrière, les vagues attendront.

J’ai l’impression que c’est un immense apprentissage pour moi, la vulnérabilité. Je sais que je vais continuer de me pousser à bout par besoin de performance. J’aurai de la difficulté à m’avouer que je ne suis pas capable de tout faire et à me défaire de ma vieille bff, la culpabilité.

Encore et encore.

Cependant, je sais que j’apprends. J’écoute de plus en plus les signaux de mon corps à chaque moment de trop plein.

Aujourd’hui j’ai pris congé. Je travaille fort sur ma peur de décevoir les autres.

J’espère qu’un jour, le selfcare sera aussi important que la productivité.

En attendant, je me laisse voguer par la tendresse de mon bain et le ronronnement de mes chats.
 


Crédit : Arts Crafts/YouTube

 
 

 
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