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Vous n’avez jamais souffert d’un trouble de santé mentale? Voici comment être un.e meilleur.e allié.e
Crédit: Unsplash

À l'approche de la journée Bell Cause pour la cause qui aura lieu ce mercredi 30 janvier, j'ai demandé à plusieurs personnes ce qu'elles voudraient que les gens qui n'ont jamais souffert d'une maladie mentale sachent. Je tiens à spécifier que les réponses proviennent d'hommes et de femmes de tout âge, de tous les milieux, oeuvrant dans des domaines différents et n'ayant pas tou.te.s vécu les mêmes difficultés. Sur ce, voici leurs réponses : 

1. Souffrir d'une maladie mentale est tout aussi valide que de souffrir d'une maladie physique : 

« Je dirais qu'avoir une malade mentale, c'est comme avoir une blessure physique (ex. une pneumonie ou une jambe cassée). Comme une blessure ou une maladie physique, tu n'as pas le contrôle et c'est tout aussi dur à gérer. »

« C'est important que les émotions et les difficultés des gens qui souffrent de maladies mentales soient validées parce que même si ça ne paraît pas, c'est tellement exigeant et difficile par moment et c'est encore plus difficile quand tout va mal et tu sens que les gens ne "croient" pas vraiment en ta douleur. »

2. On fait déjà tout notre possible pour mieux aller, mais ce n'est pas si simple :

« J'essaie vraiment fort et ce n'est pas parce que parfois ça ne paraît pas que ça veut dire que je ne fais aucun effort pour mener une vie "normale" et réaliser des tâches "normales". »

« Il n'y a aucune solution miracle même si souvent les gens disent juste "ben là, va consulter, fais du sport", etc. »

3. On vit tou.te.s des expériences différentes et c'est correct comme ça. C'est tellement souffrant qu'en fait, on ne souhaiterait à personne d'avoir à vivre ça, même notre pire ennemi : 

« Ce n'est pas parce que les autres ne ressentent pas les mêmes choses ou qu'ils ne comprennent pas que je ne souffre pas (en ressentant des les choses différemment)… Mon expérience est juste différente et il faut respecter ça. »

« Malgré l'incompréhension, la condescendance ou le scepticisme que certaines personnes peuvent exprimer, malgré les propos blessants et invalidants qu'elles peuvent involontairement exprimer, je reste contente pour elles de ne pas comprendre. Et je leur souhaite de tout coeur que ça ne leur arrive jamais parce que personne, vraiment personne, ne mérite ça. »

4. Demander de l'aide n'est vraiment  pas aussi facile que l'on pense : 

« Ça joue sur mon orgueil. Ce n'est pas juste me lever demain matin et avoir un ou une psy que j’aime avec qui ça va marcher. C’est douloureux comme processus. »

« J'aimerais que les gens sachent que beaucoup d’adultes souffrent d'une maladie mentale, hommes ou femmes, pis qu'il y a tellement peu de ressources! Déjà que demander de l'aide est difficile, on n'est pas toujours reçu.e.s lorsqu'on en demande parce qu'il n'y a pas les services nécessaires ou qu'il manque de place. »

5. Notre trouble de santé mentale ne nous définit pas en tant que personnes : 

« C'est hors de notre contrôle et ça ne fait pas de nous des personnes faibles, mais plus empathiques et résilientes. »

« J'aimerais ça que ma boss sache que malgré mon anxiété, je suis émotionnellement assez forte pour faire ma job et que ce n'est pas un handicap. »

6. Nos proches ne savent pas toujours quoi faire pour nous aider, mais de simplement être là pour nous, c'est déjà tellement :  

« C'est normal de pas savoir quoi dire ou comment agir pour qu'on se sente mieux. De nous laisser le temps, le temps de feeler comme de la marde et de se relever à notre rythme. Juste leur présence nous fait du bien en fait. »

« J'ai déjà dit à mes parents, démunis face à ma souffrance, qu'au fond, ils n'ont pas à comprendre, mais juste à me croire quand je leur dis je rush et que ça fait mal en dedans. » 

7. Et souvent, les petites phrases anodines et conseils rapides nuisent plus qu'autre chose : 

« Me faire demander “As-tu essayé la mélatonine pour ton insomnie?" alors que je souffre d'insomnie sévère depuis tant d'années m'exaspère. Gosh, should I laugh or cry? »

« Je me suis déjà fait dire par un médecin, alors que je consultais dans l'espoir que l'on me médicamente parce que je souffrais de dépression sévère, que je n'avais qu'à me mettre à la course. Comme si, au bord du suicide, m'entraîner allait me sauver… »

8. Les stéréotypes constamment véhiculés sont toxiques et invalidants : 

« Ce n'est pas vrai que les troubles alimentaires s’appliquent juste aux adolescentes, que c’est une phase. Ça ne va pas juste “passer” et non, ce n'est pas pour ressembler aux modèles des magazines. Un trouble alimentaire, c’est juste un cover de problèmes bien pires. »

« Je tiens à dire que le poids et les troubles du comportement alimentaires ne sont pas intrinsèquement liés. Assumer qu’une personne n’a pas de trouble alimentaire ou n’est pas assez malade pour avoir un trouble alimentaire, car elle n’a pas le type de corps stéréotypé est impertinent, médicalement inexact, et cela stigmatise les personnes vivant avec ces troubles de santé mentale. »

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