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Le privilège d’avoir pris du poids (et d’être contente)
Crédit: Unsplash

Si notre premier sujet préféré sur Ton Petit Look, c’est le consentement, notre deuxième, c’est certainement celui de la diversité corporelle et des privilèges. Je vous entends déjà dire qu’on parle juste de ça pis que what about la vie d’avant, celle ou on ne savait pas que certaines personnes partaient avec une longueur d’avance pis toute. Celle où on n’avait pas conscience que tout le monde ne part pas avec les mêmes bagages et les mêmes avantages. Cette vie-là.

C’est pas la première fois que je parle de mon poids dans la vie, aussi. Disons que j’ai des années derrière la cravate où je ne suis pas sûre d’avoir adapté toujours mon discours sur mon poids avec les lunettes d’une fille qui n’a jamais eu de problème pour vraiment s’habiller ou pour trouver jeans à sa foune.

C’est vrai que ç’a souvent manqué de finesse par manque de connaissance et peut-être aussi par manque de compassion. C’est qu’avec mes problèmes de santé mentale, mon poids est l’une des façons de voir si ça va ou si ça ne va pas. Je peux perdre 15 lbs en une semaine si je recommence un épisode dépressif et je peux reprendre 20 lbs en un mois parce que ça va mieux. Donc, quand je parle de mon poids, j’ai souvent plus l’habitude de tourner le discours vers ma santé mentale et je sais maintenant que ça peut heurter des sensibilités de personnes qui n’ont peut-être pas la chance qu’on remarque quand elle est malade ou quand elle va mieux. Dans le sens que mes copines se font rarement féliciter d’avoir pris du poids même si ça veut dire qu’elles vont mieux. Pis moi, j’ai ce genre de compliment là me gosse… 

Je sais que les gens ne veulent pas mal faire en me disant que j’ai l’air plus en santé, mais comme on ne devrait jamais commenter le poids des gens parce qu’on ne sait pas comment elles vont réagir, je peux me permettre de dire que moi, maintenant, je le reconnais ce privilège-là. Donc voilà, ça va mieux, j’ai pris environ 20 lbs depuis que je vais mieux, pis je veux pas qu’on me félicite ou qu’on m’en parle, ou qu’on n’en parle à qui que ce soit.

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