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Correction au laser : La fois où j’ai décidé que je méritais de bien voir
Crédit: Subin/pexels

Je porte des lunettes depuis que j’ai 11 ans. Quand je suis arrivée pour la première fois avec mon nouvel accessoire au beau milieu du visage, toute ma famille était très encourageante. Puis, le lundi est arrivé. J’ai vu une de mes amies, qui a juste ri fort en disant que ma monture était pas mal flash, remettant un peu toute ma belle confiance à plat. J’ai donc arrêté assez vite de les porter, jusqu’à ce que ma vue diminue tellement que je n’aie plus le choix. J’ai rapidement découvert les lentilles cornéennes, avec qui j’ai eu une relation fusionnelle jusqu’à l’université. On était tellement toujours ensemble, qu’à un certain moment, on a dû prendre une pause, elles et moi, parce que mes yeux ne les toléraient plus. Depuis, ce n’est pas parfait, mais on s’endure, même si des fois c’est un peu fatigant. 
 
Dernièrement, plusieurs personnes dans mon entourage ont fait le grand saut : la correction de la vue au laser. Ça m’a donné le goût, moi aussi, de bien voir sans effort. J’ai donc pris un rendez-vous de consultation sans frais, juste pour savoir si c’était possible dans mon cas. 
 
Il faut dire que je ne suis pas super à l’aise avec les trucs médicaux, en général. Quand c’est sur les autres, aucun problème. Sur moi… est-ce que je peux passer mon tour? Ça ne m’a quand même pas empêché de me rendre à mon rendez-vous. On m’explique alors que ça va se passer en trois étapes : les tests préliminaires, l’examen de la vue et le financement. 
 
Les deux premières phases se déroulent et, à chaque petit truc qui me semble anormal, je me dis que c’est terminé, que je ne suis pas une candidate pour la chirurgie. Un technicien reprend un scan de ma cornée? Je dois avoir le cancer de l’œil et je ne suis pas opérable. On me dit que mes yeux sont un peu trop secs? Ça y est, le laser ne pourra pas bien réagir avec la surface de mes globes, compromettant ainsi toutes mes chances de bien voir. 
 
On m’appelle pour passer à la dernière étape. J’entre dans le bureau de la spécialiste du financement et elle me dit que tout est beau. Je vais pouvoir voir. Super simple. Signe là, là et là et nous on te garantit de te donner des yeux qui voient 20/20. Really?
 
C’est le genre de nouvelle qui aurait dû me rendre vraiment heureuse, mais je ne suis pas capable de dire que je suis vraiment contente. J’ai la chienne. 
 
On a beau me rassurer, me rappeler que la procédure va prendre un gros 5 minutes, me dire qu’on va me donner une petite pilule pour me faire oublier le stress : rien n’y fait. Il y a toujours cette petite voix en dedans de moi qui me dit que quelque chose va planter. Que je vais être la première patiente depuis le tout début de cette procédure-là dont les yeux ont fondu sous le laser ou encore que ma prescription va devenir pire qu’elle ne l’est et que je ne serai plus jamais opérable. Ça ne peut pas juste bien aller.
 
Pis je m’aperçois que c’est un réflexe récurrent chez moi. Ce qui est ok pour les autres, je ne me l’accorde pas nécessairement. J’ai tendance à m’auto-saboter. Est-ce que je mérite, moi aussi, de bien voir? Est-ce que c’est vraiment un bon investissement? Est-ce que c’est vraiment essentiel? 
 
J’ai décidé que oui. J’ai décidé que j’allais de l’avant avec la procédure. J’ai décidé que je méritais de bien voir. Peur, pas peur, go!
 
Bref, je vais avoir mon intervention le 3 mai prochain. C’est une journée pleine de promesses, mais aussi pleine d’angoisse. Ça va définitivement marquer ma vie d’adulte. 
 
Et vous, la correction au laser, vous y songez?

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