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En attendant que le ciel tombe : le quotidien avec un trouble anxieux
Crédit: Unsplash/pavelroev

Je vis ma vie en attendant que le ciel tombe. Du moins, c'est ce que veut mon trouble anxieux. Pas besoin de vous dire que c'est pesant en ti-pépère sur les épaules et dans la tête. Je me lève, tous les matins, avec cette petite boule dans l'oesophage qui m'empêche de respirer. Elle est là, jour et nuit, bien centrée pour être certaine que je ne puisse l'oublier. 

      Crédit : Giphy
 

Elle m'accompagne depuis toujours et malgré la thérapie, la médiation et le yoga, elle demeure pourtant bien accrochée. Elle me tient par les côtes dans les moments difficiles comme dans les plus heureux. Ces derniers sont les plus durs pour moi. Fucked up hein! C'est comme si le bonheur me rappelait qu'on pouvait si rapidement me l'enlever. Éphémère en estique le p'tit. J'aimerais bien l'attraper et le mettre sous mes haillons, mais il finira par partir la tête haute, sans joie, sans peine. 

Je suis constamment sur mes gardes et en hyper(hyper)vigilance. J'ai des rituels, des tocs et je suis superstitieuse comme personne. Je prends de la médic qui atténue ces derniers et je travaille fort sur moi car doux Jésus que ça me gâche la vie cette foutue anxiété. Je pense toujours au pire, au FUCKING pire. Je n'écoute plus les nouvelles ni les séries dramatiques car ça me reste dans la tête et je me les approprie. Je m'en tiens à du léger question d'épargner mon pauvre coeur qui pompe déjà assez. 

Un jour, je roulais en voiture et au moment où j'attendais ma lumière, je regardais le ciel s'assombrir et ça m'a émue. C'est à ce moment que j'ai réalisé que je vivais avec cette tonne de soucis inexistants dans mon ventre et que j'avais peine à apprécier les bons moments même si ces derniers me frappaient dans la face à grands coups de marteau. Si triste.

Je suis loin d'être la seule à vivre avec la constante impression que le ciel allait imminement lui tomber sur la tête. J'ai également reçu récemment un diagnostic de trouble anxieux généralisé et ça m'a étonnement enlevé un méga poids. Je ne suis pas anormale, je ne suis pas folle et je n'exagère pas. Je dois dealer au quotidien avec un trouble sérieux qui occasionne des comportements irrationnels peu compris des autres. Même si je prends de l'air, que je fais le tour du bloc ou que je mange du kale, ce trouble fait partie de moi. Cependant, je fais tout pour en gérer les symptômes pour moi, mes filles et mes proches. Ce n'est pas évident, voire impossible par bouts et le soutien virtuel de plusieurs connaissances m'apaise et m'inspire. Vous n'êtes pas seules les amies. 

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